Le Journal de Quebec

Vincent Vallières lâche son fou

Une soirée sous le signe du rock, de l’émotion et de la folie à l’impérial Bell

- Cédric Bélanger l cedricbela­nger

On savait Vincent Vallières capable d’émouvoir autant que de nous rocker ça d’aplomb. Mais le guitariste gaucher, qui retrouvait le public de Québec dans un Impérial Bell vendu à sa cause, hier soir, a aussi démontré qu’il pouvait lâcher son fou sur scène.

Qu’ils dansent comme des cons pour faire honneur au titre d’une pièce de son plus récent album ou qu’ils s’amusent à reprendre des vieux hits des années 1980 avec le soutien vocal de la foule, Vincent Vallières et sa troupe (Andre Papanicola­ou à la guitare, Amélie Mandeville à la basse et aux claviers, Marc-andré Larocque à la batterie) ont injecté une belle dose de folie à ce folk rock du peuple parfois lumineux, parfois tristounet.

Mettons ça sur le dos de l’expérience d’un gars qui a appris au fil du temps comment en donner à son monde. Car mine de rien, ça fait presque 20 ans que Vallières est dans le décor. Le jeune vétéran s’est chargé lui-même de souligner sa longévité en rappelant que son premier album était sorti en CD et en... cassette.

Aussi nostalgiqu­e que sa musique, Vallières s’est alors permis quelques lignes de Touch Me, de Samantha Fox, une performanc­e aussitôt éclipsée par une intense imitation d’axl Rose de Papanicola­ou sur November Rain.

CLIN D’OEIL À VIGNEAULT

Si Vallières s’est montré fort habile à varier les ambiances, la priorité était clairement de faire rugir les guitares. À ce niveau, l’apport d’un Andre Papanicola­ou, en dangereuse forme toute la veillée, a dynamisé des chansons comme Le temps est long et Pays du nord, l’une des sept pièces de l’album Le Temps des vivants au programme.

Mais on a aussi eu droit à de l’émotion à l’état pur quand Vallières a osé «affronter le public» sans sa guitare pour livrer Loin dans le bleu, une courte pièce composée lors d’un séminaire d’écriture chez le grand Gilles Vigneault. Un silence respectueu­x a accompagné Vallières, qui a enchaîné avec Le repère tranquille, qui nous a gardés dans le même doux état d’apesanteur.

Ajoutez à cela les endiablées Café Lézard, En attendant le soleil et le très réussi single Bad Luck, on en oubliait presque que l’incontourn­able On va s’aimer encore nous attendait dans le détour.

Elle était fort jolie, du reste, avec ces quelques arrangemen­ts tout neufs qui ne la dénaturaie­nt pas. Et qui n’ont surtout pas empêché l’impérial et Vallières de se dire au revoir en l’entonnant d’une seule voix.

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S’il s’est montré fort habile à varier les ambiances, la priorité était clairement de faire rugir les guitares, hier, à l’impérial Bell.
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