Unhommage à Paul Hébert
Le Trident proposera un événement spécial en mai
Le Trident soulignera la carrière de Paul Hébert, cofondateur et premier directeur artistique de l’institution théâtrale qui a vu le jour en 1971, décédé jeudi soir à l’âge de 92 ans.
La codirectrice générale et directrice artistique, Anne-marie Olivier, a confirmé les intentions du Trident de mettre en place un événement qui devrait se dérouler vers la fin du mois de mai.
«Notre souhait est d’organiser une soirée de lectures et de témoignages qui serait ouverte à tous les artistes intéressés à y prendre part. Il aurait eu 93 ans le 28 mai et ça pourrait avoir lieu autour de cette date. Nous allons discuter avec la famille avant de rendre officiels les détails entourant cet événement», a-t-elle fait savoir, lors d’un entretien.
Au lendemain du décès de celui que plusieurs ont qualifié de patriarche, de monument et de géant, la communauté théâtrale de la Vieille Capitale abordait avec nostalgie l’étendue de sa carrière.
«Il a joué, fondé des théâtres, enseigné et dirigé des conservatoires. Il a tout fait», a laissé tomber le comédien Hugues Frenette, qui l’a côtoyé sur les planches, à sa sortie du conservatoire, dans la pièce Je ne suis pas Rappaport, présentée à La Bordée en 1997.
«Je suis profondément touché. Il était un modèle et un maître pour moi. C’était un amoureux de la vie et des gens. Il assistait aux spectacles, venait voir les comédiens dans les loges et il était toujours enthousiaste. Il laisse un bel héritage. On s’identifiait tous à lui et ça va se poursuivre durant plusieurs années. C’est une grande perte», a-t-il ajouté.
UN GÉANT
Anne-marie Olivier a dansé sur scène avec lui en 2002 lorsqu’il a fait sa dernière présence au Trident, dans la pièce Les Trois soeurs de Tchekhov.
«C’était un homme plus grand que nature, un géant sur scène et dans la vie. C’était un être unique. Le public adhérait à ses rôles dès qu’il mettait les pieds sur la scène. Il y a lui et Robert Lepage qui provoquent ce genre de réaction. Je me considère chanceuse de l’avoir connu et d’avoir joué à ses côtés», a-t-elle laissé tomber.
Le maire Régis Labeaume a parlé d’une perte énorme.
«Son apport à la vitalité culturelle de Québec est précieux et nous lui en sommes très reconnaissants», a-t-il fait savoir.
Michel Nadeau, directeur artistique de La Bordée, abonde dans le même sens.
«S’il avait vécu en Angleterre, il y aurait deux ou trois biographies écrites sur lui. Il était de la même trempe que les plus grands acteurs anglais», a-t-il lancé, précisant que tout le monde aimait Paul Hébert.