Ni homme ni femme, bien au contraire
Il s’est passé quelque chose de très important dimanche. Oui, il y a eu l’élection d’emmanuel (en France) et celle de Ludovick (au Québec). Mais un autre événement crucial (pour la suite du monde) s’est produit le 7 mai 2017.
Pour la première fois de l’histoire du cinéma américain, un prix «non genré» a été remis lors d’un gala.
Oui, oui, «non-genré» comme dans «on ne fait pas de différence entre un homme ou une femme». Et en plus, le prix a été remis par une personne qui se définit comme non binaire (un être humain qui refuse de s’identifier comme homme ou femme). Bienvenue en 2017.
TOUS LES GARÇONS ET LES FILLES
Aux MTV Movie & TV awards, Emma Watson a reçu un prix pour sa performance dans La belle et la bête. Pas «meilleure actrice», pas «meilleur acteur», juste «meilleure performance».
C’est tellement 2017: on ne fait plus la différence entre les hommes et les femmes, on est au-dessus de ça, on est de purs esprits.
Personnellement, je me fous bien qu’on attribue des prix selon le sexe. Mais ce qui me tape sur les nerfs, c’est qu’on annonce cette initiative de MTV comme étant «un grand pas dans la lutte contre le sexisme», ou encore «une immense avancée pour l’égalité des sexes». Là, je décroche.
Ça sous-entend que le fait de remettre un prix pour la meilleure actrice et un prix pour le meilleur acteur serait sexiste. En quoi est-ce que le fait de reconnaître que les hommes et les femmes sont différents, c’est une discrimination?
On vit une époque ou la nouvelle génération veut absolument, à tout prix, gommer les différences entre les sexes. On veut nous faire croire que la distinction homme/femme n’est qu’une construction de l’esprit. On veut nier la biologie, l’anatomie.
La gauche progressiste tient deux discours en même temps. On n’arrête pas de nous dire que les femmes sont victimes de discrimination, que les femmes sont moins payées que les hommes, que les femmes sont victimes de la culture du viol.
D’un côté, on nous dit que «les hommes et les femmes, c’est pas pareil», vu que les femmes sont maltraitées. Et de l’autre côté, on nous dit que «les hommes et les femmes, c’est du pareil au même» et qu’il ne faut surtout pas faire de catégories différentes aux remises de prix. J’avoue que ça m’apparaît comme une assez grande contradiction.
DES OSCARS ASEXUÉS ?
Ça m’étonnerait beaucoup que cette mode «asexuée» contamine le Québec
Ça m’étonnerait beaucoup que cette mode «asexuée» contamine le Québec et que chez nous, on remette des Iris ou des Gémeaux «non-genrés». Vous imaginez si Guylaine Tremblay et Vincent Leclerc se retrouvaient en compétition dans la catégorie «meilleur être humain ayant bien joué un rôle dramatique»?
Le seul point positif que je vois dans ces prix «non genrés», c’est qu’ils évitent une situation délicate.
Plus besoin de se demander si un comédien/une comédienne transgenre en transition doit être nommé-e avec les hommes ou avec les femmes.
Au fait, excusez-moi, en 2017, a-t-on encore le droit d’utiliser les mots «hommes» et «femmes»?