Quand un fils tue sa mère
Comment un jeune homme de 30 ans peut-il soudainement trancher la gorge de sa propre mère?
Le drame qui a coûté la vie à Jocelyne Lamothe, tuée par son fils Mikhael Ryan, nous place une fois de plus devant une réalité dérangeante.
L’état s’acquitte mal de son rôle de protection des personnes atteintes de troubles mentaux et de leurs proches.
L’état, qui aime pourtant se mêler de tout, se mêler de nos vies, nous faire la morale, ne s’occupe pas de l’essentiel.
Il faudra bien, un jour, débattre pour de vrai d’une question fondamentale: jusqu’où la société devrait-elle aller pour forcer une personne adulte à se faire traiter alors qu’elle ne sait pas elle-même jusqu’à quel point elle est malade?
ENTENDRE DES VOIX
Comme journaliste, on me raconte souvent des histoires d’horreur. Des histoires qui ne font pas toujours les manchettes.
Des histoires de drogue, d’alcoolisme, de dépression et de tout ça mélangé.
Encore récemment, on me parlait d’un jeune homme pris avec des délires psychotiques. Il entend des voix.
Sa famille, ses amis ne savent plus quoi faire. Ils ont peur pour lui, peur pour eux-mêmes.
Policiers, travailleurs sociaux, tout le monde se renvoie la balle. Pendant ce temps-là, il n’est pas soigné.
LOI P-38
En février dernier, Émilien Lacasse, un père de famille, lançait un cri du coeur dans un reportage diffusé à l’émission J.E.
«Mon fils me dit qu’il entend des voix et qu’elles lui disent de me tuer…»
Ce genre de cas est loin d’être unique.
Techniquement, c’est la loi P 38 qui semble être au coeur du problème.
Cette loi permet aux médecins d’hospitaliser et de priver une personne de ses droits fondamentaux sur la base de motifs de dangerosité.
Mais son application semble compliquée et inégale.
Docteur Barrette, combien faudra-t-il de drames pour que les choses changent?