Des jeunes défavorisés en voyage en France
Ils ont été choisis pour leur persévérance scolaire
Vingt élèves provenant de quartiers populaires de Québec auront le bonheur de s’envoler pour la France dans un an.
Les résultats scolaires et les finances n’étaient pas un obstacle pour l’inscription au voyage Québec-bordeaux de dix jours en mai 2018.
Les élèves de première secondaire de l’école Cardinal-roy devaient plutôt demeurer dans les quartiers Limoilou, StRoch, St-sauveur ou Vanier. Ils devaient aussi écrire une lettre de motivation et signer un engagement lié à la persévérance scolaire, comme avoir un bon comportement, ne pas être en retard ou encore faire ses devoirs.
«Ça donne de l’espoir. Plusieurs élèves n’auraient pas eu la possibilité de se payer un voyage en Europe. C’est de montrer que même si ce n’est pas facile, c’est possible d’atteindre un but» dit l’éducatrice spécialisée Lina Pelletier.
Chaque famille doit fournir 300 $ pour le voyage qui vaut autour de 4500 $ par élève. Le reste sera amassé en multipliant les activités de financement.
UN MOMENT ÉMOUVANT
Les jeunes sélectionnés ont reçu un faux billet d’avion au mois de novembre, un moment émouvant, particulièrement pour Maxime Blouin, un élève à mobilité réduite qui pourra être du voyage avec sa mère.
Les élèves passeront deux jours à Paris et prendront ensuite le Train Grande Vitesse (TVG) vers Bordeaux où ils seront hébergés dans des familles de la place.
«C’est sûr que j’ai hâte de voir la tour Eiffel, mais j’ai aussi hâte d’aller dormir dans une famille française. S’ils ont une adolescente comme moi, on va créer des liens», dit Alicia Bérubé.
Le voyage est certainement une source de motivation pour eux.
«J’avais écrit (dans ma lettre de motivation) que j’allais beaucoup m’impliquer et que ça allait être bon pour moi de découvrir de nouvelles choses là-bas», explique l’élève Marcel Ndikuryo.
L’adolescent a par ailleurs eu l’occasion de présenter le projet au ministre de l’éducation Sébastien Proulx il y a quelques semaines.
UNE EXPÉRIENCE À PARTAGER
Une des organisatrices du projet, l’éducatrice spécialisée Joëlle Vaudreuil, a elle-même participé à un voyage semblable en 2005, quand elle était étudiante dans cette école. De retour pour y travailler, elle a voulu que d’autres vivent cette expérience et a ramené l’activité 12 ans plus tard.
«Ça crée des liens à vie. Ça donne une ouverture sur le monde qu’ils n’auraient peut-être pas connu autrement», dit-elle.
À ce jour, environ 12 000 $ du total de 45 000 $ nécessaire est dans les coffres.