Le Journal de Quebec

Les investisse­ments privés ne décollent pas

Le Québec est à la traîne derrière l’ontario

- PIERRE COUTURE

L’année 2017 ne s’annonce pas un grand cru pour les investisse­ments privés au Québec. On compte maintenant deux fois moins d’investisse­ments privés en sol québécois qu’en Ontario, a constaté Le Journal.

Après un sommet de 20,5 milliards $ atteint en 2013, les montants des investisse­ments privés (immobilisa­tion) devraient s’élever à 17,6 milliards $ (-14 %) cette année, selon les données compilées par l’institut de la statistiqu­e du Québec (ISQ).

ELLES TARDENT À INVESTIR

«On constate que c’est beaucoup plus difficile pour le Québec au cours des dernières années du côté des investisse­ments privés. On a du rattrapage à faire», signale l’économiste de Desjardins, Hélène Bégin.

Selon cette dernière, les entreprise­s québécoise­s tardent à investir dans la modernisat­ion de leurs usines, leurs équipement­s et leurs machinerie­s.

Résultat: les investisse­ments du secteur privé sont en baisse au Québec alors qu’ils progressen­t de façon soutenue du côté de l’ontario.

En 2013, l’ontario a enregistré des investisse­ments privés en immobilisa­tion de 31 milliards $. Cette année, si tout va comme prévu, ils dépasseron­t les 38 milliards $, en hausse de 23 %.

À l’échelle du Canada, le Québec qui représente 23% de la population canadienne, attire seulement 12% de l’investisse­ment privé.

L’ÉTAT INTERVIENT PARTOUT

«C’est une situation très inquiétant­e alors que les investisse­ments publics sont en progressio­n», note l’analyste en politiques publiques à l’institut économique de Montréal (IEDM), Alexandre Moreau.

En 2015, tout près de 40 % des investisse­ments totaux en capital fixe réalisés au Québec provenaien­t du secteur public alors que la moyenne canadienne s’élevait plutôt à 25 % (15 % en Alberta).

L’analyste de L’IDEM soutient que la forte interventi­on étatique et la lourdeur de la fiscalité découragen­t de nombreux entreprene­urs à investir au Québec.

«La taxe sur la masse salariale est un bel exemple d’un frein à l’investisse­ment privé», illustre-t-il

M. Moreau croit que la forte dépendance de l’économie québécoise aux investisse­ments publics nuit au développem­ent du secteur privé.

«On met des bâtons dans les roues des entreprene­urs avec une fiscalité très lourde et par la suite on essaie de les aider à coups de crédits d’impôt et de subvention­s par des interventi­ons politiques ciblées. Cette recette ne fonctionne pas», déplore l’analyste de L’IDEM.

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En 2013, l’ontario a enregistré des investisse­ments privés en immobilisa­tion de 31 milliards $. Une vue de Toronto ( à gauche ), qui accueiller­a la Banque de l'infrastruc­ture du Canada, dont le but est d’attirer des capitaux privés pour financer des...
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