Le conflit du bois d’oeuvre causera des pertes de profits de 400 M$
Quelque 1100 emplois sont menacés dans les scieries canadiennes
OTTAWA | (Agence QMI) Le conflit dans l’industrie du bois d’oeuvre entre le Canada et les États-unis fera perdre l’équivalent de 400 millions $ en profits avant impôts aux entreprises canadiennes cette année, a affirmé le Conference Board du Canada, hier.
En mars dernier, les États-unis ont annoncé l’imposition de droits compensatoires prenant la forme d’une taxe allant jusqu’à 24 % sur le bois d’oeuvre en provenance du Canada.
EXPORTATIONS EN CHUTE
En conséquence, le Conference Board s’attend à ce que les exportations chutent de façon radicale cette année. De 1,8 milliard $ en 2016, les profits avant impôts de l’industrie forestière devraient tomber à 1,4 milliard $ en 2017 et à 1,1 milliard $ en 2018, prédit l’organisme. Les scieries orientées vers la production de bois d’oeuvre sont celles qui souffriront le plus de ce conflit commercial. Quelque 1100 pertes d’emplois sont à prévoir dans ce secteur.
EN CROISSANCE MALGRÉ TOUT
Malgré tout, l’industrie devrait enregistrer une croissance de 0,3 % cette année et de 1,8 % l’an prochain, grâce à la production de bois autre que le bois d’oeuvre, comme le placage et le contreplaqué.
La hausse du nombre de mises en chantier aux États-unis, qui devrait passer de 1,2 million d’unités en 2016 à 1,8 million d’unités en 2018, donnera aussi un coup de pouce aux producteurs.
Le conflit pourrait aussi être l’occasion pour certains producteurs de changer de stratégie commerciale.
«Même si les États-unis demeurent la principale destination des exportations de produits canadiens du bois, les nouvelles restrictions commerciales pourraient favoriser un changement de cap vers les marchés asiatiques, notamment la Chine, où la demande croissante pour les produits du bois a, dernièrement, fait bondir les importations de billes de bois et de bois d'oeuvre au plus haut niveau jamais enregistré dans ce pays pauvre en ressources fibreuses», a expliqué Michael Burt, directeur des tendances économiques industrielles au Conference Board du Canada.