Le Journal de Quebec

L’OMC s’en prend à Boeing

L’organisati­on dénonce le versement illégal de subvention­s américaine­s à l’avionneur

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GENÈVE | (AFP) L'organisati­on mondiale du commerce (OMC) a dénoncé, vendredi, le versement illégal par les États-unis de subvention­s au constructe­ur aéronautiq­ue américain Boeing, une décision considérée comme une victoire par son concurrent Airbus et l'union européenne.

Dans une décision rendue publique vendredi, à Genève, L'OMC dit avoir examiné la plainte déposée par L'UE et en avoir conclu que Boeing avait bien bénéficié d'une exemption fiscale entre 2013 et 2015, malgré les promesses faites par le gouverneme­nt américain de mettre fin à toute subvention.

En septembre 2012, les États-unis avaient affirmé à l'organisati­on mondiale du commerce qu'ils avaient supprimé toutes leurs subvention­s à Boeing, afin de se mettre en conformité avec une demande de l'organe de règlement des différends (ORD) de L'OMC du 23 mars 2012.

Mais l'union européenne avait estimé que le constructe­ur aéronautiq­ue américain continuait de bénéficier de milliards de dollars de subvention­s, via des programmes de recherche et développem­ent de la NASA et du ministère américain de la Défense.

Soucieuse de défendre les intérêts de l'européen Airbus, L'UE avait donc demandé, en octobre 2012, la mise en place d'un groupe d'experts chargé d'examiner la réalité du démantèlem­ent de ces aides.

EXEMPTION FISCALE

Dans sa décision publiée vendredi, le panel (tribunal d'experts) de L'OMC a rejeté 28 des 29 critiques formulées par Bruxelles. Il a en revanche établi que Boeing avait bénéficié de 325 millions de dollars d'exemption fiscale de la part de l'état de Washington entre 2013 et 2015, «ce qui a causé des effets négatifs pour L'UE en matière de ventes perdues» d'avions Airbus.

«Étant donné que les États-unis n'ont pas réussi à se conformer aux recommanda­tions et aux décisions [de L'OMC], ces recommanda­tions et décisions restent exécutoire­s», conclut L'OMC.

Chaque partie dispose d'un délai de 60 jours pour faire appel de cette décision.

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