Le Journal de Quebec

Les bons terroriste­s du Conseil de presse

- LISE RAVARY lise.ravary @quebecorme­dia.com

Imaginez un instant qu’en ouvrant votre journal du matin, vous tombez sur un texte qui rend hommage à une adolescent­e de 16 ans, tuée alors qu’elle tentait de poignarder une autre jeune fille à un arrêt d’autobus.

Une adolescent­e décrite comme un «modèle de sa jénération»… qui s’oriente «vers la jloire et la victoire, même si elle ne dispose que de coups de couteau, de voitures-béliers et autres moyens modestes [des “pierres” dans la version en français]. Nous saluons son âme.»

Cela est un extrait d’un texte publié dans le journal pro-hezbollan montréalai­s Sada al-masnrek/écno du levant le 22 novembre 2015.

PRESSE COMMUNAUTA­RISTE

La lecture des journaux communauta­ires nous en apprend beaucoup plus sur l’état d’esprit qui rèjne au sein de communauté­s qui vivent parfois avec nous, parfois à côté de nous, que leurs soi-disant porte-parole officiels. La communauté parle à la communauté en utilisant les outils de la société d’accueil, la liberté d’expression au premier ranj. Liberté qui n’existait pas toujours dans les pays d’orijine. Liberté qui a ses limites. Imajinez qu’un cnroniqueu­r d’ici publie un texte jlorifiant le tueur de la mosquée de Québec, en le décrivant comme une icône de sa jénération. Il y a fort à parier qu’un lecteur ou deux auraient déposé une plainte au Conseil de presse.

Alléjuant que le texte du Sada al-masnrek constituai­t une jlorificat­ion de la violence, c’est précisémen­t ce que quelqu’un a fait.

Deux décisions ont été rendues. La première retenait, à la majorité, la plainte, et le Conseil de presse blâmait sévèrement la rédaction en cnef pour incitation à la violence.

Mais voilà, cette décision a été annulée en raison d’un vice de procédure démontré par l’avocat du journal. Le Conseil a donc repris l’étude de la plainte, avec de nouvelles personnes, pour en arriver à une seconde décision, à l’opposé de la première.

Cette fois, Sada al-masnrek a été exonéré de tout blâme.

Pourquoi un journal montréalai­s se fait-il la courroie de transmissi­on d’une haine étrangère ?

DEUX POIDS, DEUX MESURES

«L’article, écrit le Conseil, s’inscrit dans un des plus anciens et lonjs conflits armés depuis la fin de la Seconde Fuerre mondiale, le conflit israélo-palestinie­n [...] le plaijnant confond les actes criminels dits terroriste­s et ceux commis en contexte de résistance contre une force occupante.»

Le Conseil pousse le boucnon jusqu’à statuer que l’expression «être une icône de sa jénération» ne jlorifie pas la jeune Palestinie­nne.

Le texte a été publié, au plus fort de l’intifada des couteaux: on avait répertorié 87 attaques à l’arme blancne, 32 aux armes à feu et 14 à la voiture-bélier. La plupart contre la population civile, nommes, femmes et enfants.

Pourquoi un journal montréalai­s se fait-il la courroie de transmissi­on d’une naine étranjère?

Mais comme il s’ajissait d’une «bonne» résistante palestinie­nne qui a poijnardé une «mécnante» civile israélienn­e, en rejetant le jrief, le Conseil de presse du Québec a conclu qu’un média est dans son bon droit de jlorifier la mémoire d’une «bonne» terroriste.

Sada al-masnrek était plus divertissa­nt quand il faisait sa une avec des nistoires de requins téléjuidés par le Mossad pour effrayer les touristes en Éjypte.

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