Le « Roi » du Saint-laurent
L’entreprise familiale de 45 ans transporte annuellement 550 000 passagers
Yan Hamel est un passionné des cours d’eau. Et pour le président-directeur général de Croisières AML, l’un d’entre eux occupe une place bien spéciale: le Saint-laurent.
«Le fleuve Saint-laurent est la colonne vertébrale du Québec, un plan d’eau magnifique, que l’on connaît mal», dit-il, attablé dans son navire amarré au quai Alexandra, dans le Vieux-port de Montréal, alors que la saison des croisières montréalaises reprend de plus belle.
24 NAVIRES
Le Saint-laurent a été bon pour Croisières AML, devenue la plus importante compagnie de croisières excursions au Canada. L’entreprise familiale, qui célèbre ses 45 ans cette année, fait découvrir ses beautés aux quelque 550›000 passagers qui embarquent annuellement dans l’un de ses 24 navires, mouillant une dizaine de ports d’embarquement, et sillonnant ses eaux, de Baie-ste-catherine à Tadoussac ou Rivière-du-loup, en passant par Montréal, Québec ou Trois-rivières, avec en toile de fond les hautes tours de Montréal, les fjords du Saguenay, les îles du Bas-saint-laurent, ou des bancs de baleines.
En tout, 45 produits différents, des nouveaux qui s’ajoutent chaque année, et un carnet de commandes bien rempli. «La croissance de notre chiffre d’affaires, de 2014 à 2016, a été de 34›%», dit avec fierté Yan Hamel, unique actionnaire avec son frère Loïc.
ANIMATION ET GASTRONOMIE
Avant d’être de prospères entrepreneurs, les Hamel sont d’abord des passionnés de navigation. «On est tous des navigateurs, pas juste des gestionnaires», dit Yan qui, comme son frère Loïc, est diplômé en génie.
Leur grand-père, Guy, construisait des voiliers dans la grange familiale. Son fils Édouard transformera le passe-temps en affaires en faisant l’acquisition, en 1972, de son premier navire, le Duc d’orléans.
C’était les débuts des croisières. Elles ont bien changé depuis. On ne peut plus juste offrir quelques hublots et du bon café chaud. «Notre concurrence n’est pas sur l’eau, mais avec toutes les autres destinations touristiques, les autres activités. On doit se surpasser», dit Yan Hamel.
Croisières AML a d’abord pris un virage gastronomique, au milieu des années 90, et qui ne cesse de prendre de l’ampleur. On sert aujourd’hui quelque 125 000 repas sur les navires. Et des traiteurs, on est passé aux chefs. «On doit faire aussi bien que les restos», dit Yan Hamel.
Et on doit être aussi amusant qu’un festival… ou qu’un cirque: Croisières AML en a justement embauché un, qui offre des prestations lors des croisières en milieu urbain. «L’animation, c’est ce qui se développe le plus», dit Yan Hamel. «On est condamné à développer, à se renouveler, à toujours surprendre.»
Pour des clients de plus en plus diversifiés, de partout dans le monde, notamment d’asie, un marché en plein essor.