BARRETTE ENCORE LOIN DE SA CIBLE
Accès à un médecin de famille
Pour que le gouvernement atteigne la cible fixée en matière d’accès aux soins, il faudrait que quelque 740 000 Québécois se trouvent un médecin de famille d’ici… six mois.
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, n’en démord pas : 85 % des Québécois devraient être pris en charge par un omnipraticien d’ici le 31 décembre 2017.
L’enjeu semble toutefois de taille : pour atteindre l’objectif, il importe que le pourcentage de patients ayant accès à ce service de première ligne augmente de plus de 10 % en une année. Or, entre décembre et juin, on a connu une progression d’à peine 2,2 %.
En effet, au 31 décembre 2016, 74,4 % de la population bénéficiait des services d’un omnipraticien. Cinq mois et demi plus tard, ce pourcentage s’établissait à 75,7 %, selon la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Au 1er juin, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) estimait ces données à 76,6 %.
« SITUATION CRITIQUE »
« On est très très loin de la cible de 85 %. C’est impossible que ce soit atteint, déplore Diane Lamarre, porte-parole du Parti québécois en matière de santé. Le ministre [Gaétan Barrette] devrait commencer à réfléchir à comment il va gérer cette situation critique. »
La faible progression se traduit autant dans la Capitale-nationale que dans métropole. À Québec, le taux de patients ayant accès à un omnipraticien est passé de 79,39 % en décembre 2016 à 80 % au 15 mai dernier. À Montréal, on parle de 61,2 % à 62,6 % pour la même période.
MAINTENIR LE CAP
Au cabinet du ministre de la Santé, on se montre « optimiste », dit Julie White, attachée de presse de Gaétan Barrette. Le président de la FMOQ abonde aussi dans ce sens. « C’est possible, mais ça va être difficile. Mais ça demeure possible, assure le Dr Louis Godin. On inscrit à peu près 12 000 patients par semaine. C’est une lourde tâche, mais on n’a pas encore jeté l’éponge. »
Le Dr Godin compte notamment sur l’arrivée d’une nouvelle cohorte de médecins, au début du mois de juillet, pour stimuler les inscriptions. « On maintient le cap. On va inscrire le plus de Québécois qu’on peut. On est sur la bonne voie. Est-ce qu’on aura suffisamment de temps d’ici le 31 décembre ? On espère que oui », poursuit-il.
Rien pour convaincre le Parti québécois, qui calcule qu’un Québécois sur quatre est toujours sans médecin de famille. « Et ça, c’est trois ans après avoir donné carte blanche au ministre de la Santé pour qu’il améliore l’accès. Et c’était ça sa priorité, ajoute Mme Lamarre. Le ministre a parié au nom de la population du Québec et il a perdu. »