Querelle autour d'un projet à Lévis
Louis Lessard et son associé s’affrontent devant les tribunaux
Le promoteur Louis Lessard et son associé se querellent devant les tribunaux dans une affaire qui concerne le financement de terrains à Saint-jean-chrysostome. La chicane retarde pour le moment un important projet de 400 unités.
L’homme d’affaires montréalais André Moisan accuse Louis Lessard et sa compagnie Groupe Rovin de vouloir « s’enrichir illégalement de 3,05 millions $ », selon des documents légaux que Le Journal a consultés.
Louis Lessard, qui est par ailleurs le propriétaire de l’église Saint-coeur-de-marie et qui poursuit la Ville de Québec pour 12 millions $ dans cette autre cause, réfute ces allégations et riposte en affirmant que son associé a utilisé un faux document pour soutenir ses prétentions.
Gestion Moisandré, la compagnie d’andré Moisan, a investi plus de 3,05 millions $ en 2012 et 2013 pour l’achat de six terrains à Saint-jean-chrysostome en vue de la réalisation d’un projet de développement immobilier de 400 unités près de la rue Dijon. Gestion Moisandré est actionnaire à 35 % de Groupe Rovin et M. Moisan est membre du conseil d’administration. C’est le Groupe Rovin qui devait réaliser le projet.
CONTRAT
André Moisan assure, document à l’appui, que Louis Lessard a signé un contrat garantissant qu’il consentirait un acte hypothécaire en sa faveur afin de garantir le remboursement des sommes, mais qu’il n’a pas honoré son obligation.
Moisan craint aujourd’hui de ne pas revoir la couleur de son argent puisque selon lui, le Groupe Rovin cherche à vendre en bloc les terrains en litige. Selon lui, son associé Lessard « a fait preuve d’une conduite malhonnête et déloyale », a « abusé de sa confiance » et « cherche à se mettre à l’abri d’un jugement éventuel ».
Le litige entre les deux hommes s’est donc transporté devant les tribunaux en avril dernier. M. Moisan a obtenu de la Cour supérieure que les six terrains de Lessard soient saisis en attendant un jugement.
Louis Lessard soutient qu’il n’a jamais signé de contrat garantissant une hypothèque et qu’il s’agit d’un faux. Il a déposé une expertise d’une spécialiste judiciaire en documents qui conclut que « la signature Louis Lessard du document en litige n’est pas de la main de M. Lessard et constitue un faux par imitation ».
L’avocat de M. Moisan, Me Sébastien Dubois, a affirmé au Journal que ces allégations sont « non fondées ». « Notre expert a confirmé que la signature de M. Lessard est authentique », a-t-il écrit par courriel.
JAMAIS DE SUIVI
Un projet d’acte hypothécaire était prêt, selon M. Lessard, mais André Moisan a négligé d’y donner suite et n’a jamais exigé de suivi. De plus, Louis Lessard nie que les terrains soient sur le point d’être vendus. Il allègue que M. Moisan aurait de toute façon eu droit de regard sur toute vente puisqu’il siège sur le C. A. de l’entreprise.
Le promoteur Lessard demande donc au tribunal d’annuler la saisie. Il affirme que les agissements de M. Moisan lui « feront perdre toute crédibilité » auprès des prêteurs potentiels ainsi qu’auprès de la Ville de Lévis. Le projet, dont les revenus anticipés sont de 5,7 millions $, est maintenant « en péril », plaide-t-il. Il devrait être entendu par la cour en juillet.