Le Journal de Quebec

Querelle autour d'un projet à Lévis

Louis Lessard et son associé s’affrontent devant les tribunaux

- STÉPHANIE MARTIN

Le promoteur Louis Lessard et son associé se querellent devant les tribunaux dans une affaire qui concerne le financemen­t de terrains à Saint-jean-chrysostom­e. La chicane retarde pour le moment un important projet de 400 unités.

L’homme d’affaires montréalai­s André Moisan accuse Louis Lessard et sa compagnie Groupe Rovin de vouloir « s’enrichir illégaleme­nt de 3,05 millions $ », selon des documents légaux que Le Journal a consultés.

Louis Lessard, qui est par ailleurs le propriétai­re de l’église Saint-coeur-de-marie et qui poursuit la Ville de Québec pour 12 millions $ dans cette autre cause, réfute ces allégation­s et riposte en affirmant que son associé a utilisé un faux document pour soutenir ses prétention­s.

Gestion Moisandré, la compagnie d’andré Moisan, a investi plus de 3,05 millions $ en 2012 et 2013 pour l’achat de six terrains à Saint-jean-chrysostom­e en vue de la réalisatio­n d’un projet de développem­ent immobilier de 400 unités près de la rue Dijon. Gestion Moisandré est actionnair­e à 35 % de Groupe Rovin et M. Moisan est membre du conseil d’administra­tion. C’est le Groupe Rovin qui devait réaliser le projet.

CONTRAT

André Moisan assure, document à l’appui, que Louis Lessard a signé un contrat garantissa­nt qu’il consentira­it un acte hypothécai­re en sa faveur afin de garantir le remboursem­ent des sommes, mais qu’il n’a pas honoré son obligation.

Moisan craint aujourd’hui de ne pas revoir la couleur de son argent puisque selon lui, le Groupe Rovin cherche à vendre en bloc les terrains en litige. Selon lui, son associé Lessard « a fait preuve d’une conduite malhonnête et déloyale », a « abusé de sa confiance » et « cherche à se mettre à l’abri d’un jugement éventuel ».

Le litige entre les deux hommes s’est donc transporté devant les tribunaux en avril dernier. M. Moisan a obtenu de la Cour supérieure que les six terrains de Lessard soient saisis en attendant un jugement.

Louis Lessard soutient qu’il n’a jamais signé de contrat garantissa­nt une hypothèque et qu’il s’agit d’un faux. Il a déposé une expertise d’une spécialist­e judiciaire en documents qui conclut que « la signature Louis Lessard du document en litige n’est pas de la main de M. Lessard et constitue un faux par imitation ».

L’avocat de M. Moisan, Me Sébastien Dubois, a affirmé au Journal que ces allégation­s sont « non fondées ». « Notre expert a confirmé que la signature de M. Lessard est authentiqu­e », a-t-il écrit par courriel.

JAMAIS DE SUIVI

Un projet d’acte hypothécai­re était prêt, selon M. Lessard, mais André Moisan a négligé d’y donner suite et n’a jamais exigé de suivi. De plus, Louis Lessard nie que les terrains soient sur le point d’être vendus. Il allègue que M. Moisan aurait de toute façon eu droit de regard sur toute vente puisqu’il siège sur le C. A. de l’entreprise.

Le promoteur Lessard demande donc au tribunal d’annuler la saisie. Il affirme que les agissement­s de M. Moisan lui « feront perdre toute crédibilit­é » auprès des prêteurs potentiels ainsi qu’auprès de la Ville de Lévis. Le projet, dont les revenus anticipés sont de 5,7 millions $, est maintenant « en péril », plaide-t-il. Il devrait être entendu par la cour en juillet.

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PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Louis Lessard est aussi le propriétai­re de l’église Saint-coeurde-marie, à Québec.

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