Il craint la libération du meurtrier de sa fille
Le sénateur Boisvenu croit qu’il fera une autre victime
Convaincu que le meurtrier de sa fille Julie est encore dangereux, le sénateur Pierre-hugues Boisvenu compte tout mettre en oeuvre pour que Hugo Bernier reste derrière les barreaux.
« Je ne veux pas d’une autre Julie Boisvenu, martèle son père. À la lumière de toutes les informations que j’ai reçues sur Bernier, j’ai peur qu’il recommence. J’ai peur que la prochaine chose qu’on entende dire de lui s’il est libéré, c’est qu’il a tué une autre femme. Il ne doit pas être libéré. »
En juin 2002, Julie Boisvenu a été enlevée dans le centre-ville de Sherbrooke. La jeune femme, alors âgée de 27 ans, a été violée, séquestrée et son corps a été abandonné dans un fossé.
Son meurtrier a été arrêté à Montréal le 21 septembre de la même année et accusé deux jours plus tard. Il a été condamné en 2004 à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
RISQUE DE RÉCIDIVE
En septembre prochain, il se sera écoulé 15 ans depuis son arrestation en 2002. Selon les anciennes règles avant la réforme de 2012 du gouvernement conservateur, tout détenu condamné à la prison à vie a le droit, après 15 ans, de demander à un jury de réviser son dossier.
Selon M. Boisvenu, ce serait une énorme erreur d’abaisser sa peine. Huit ans après le début de son incarcération, le meurtrier de sa fille a commencé à suivre des programmes de réhabilitation pour corriger ses diverses déviances, sans réel succès.
« Huit ans avant d’admettre qu’il a un problème et il n’a pas été capable de les corriger. Ça démontre que cette personne représente un trop gros risque de récidive », fait valoir le sénateur.
MANIPULATEUR
Un ancien codétenu de Bernier est aussi très inquiet s’il est libéré et le décrit comme un manipulateur dans un message parvenu au sénateur Boisvenu et dont Le Journal a obtenu copie.
« Cette personne n’a montré aucune volonté à s’aider ou à vouloir se réhabiliter, même encore aujourd’hui », témoigne le codétenu, qui a côtoyé Bernier durant deux ans au pénitencier La Macaza.
Ce dernier ajoute qu’il souhaite qu’il ne soit pas remis en liberté, car « il va refaire d’autres victimes ».
M. Boisvenu compte sur cet ancien codétenu pour témoigner et contredire le meurtrier de sa fille lors de l’audience pour réviser la sentence.
Si le jury abaisse sa peine, Bernier devra alors convaincre un juge de la Cour supérieure qu’il ne représente pas de risque et qu’il peut être libéré.
Or, aucune date n’a été fixée pour l’instant puisqu’aucune demande officielle n’a été déposée. Selon les informations obtenues par le sénateur, Bernier serait sur le point de faire cette demande et aurait même mandaté une avocate.