Trois conservateurs de Québec contre la légalisation du pot
Ils dénoncent la « bêtise absolue » du premier ministre Justin Trudeau
Des conservateurs de Québec ne veulent rien savoir de la légalisation du cannabis et dénoncent la « lubie » de Justin Trudeau de s’entêter à aller de l’avant avec ce projet « qui n’amènera que des problèmes ».
Dans le cadre de leur bilan de la dernière session parlementaire, Gérard Deltell, Alupa Clarke et Pierre Paul-hus ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement Trudeau.
Les trois élus conservateurs sont contre la légalisation de la marijuana et, à leur avis, les électeurs non plus « ne veulent rien savoir ». Pour appuyer leurs dires, ils ont d’ailleurs présenté plus de 1000 lettres de citoyens de leur circonscription fortement en désaccord avec la loi à venir.
Les conservateurs affirment notamment ne pas comprendre pourquoi Justin Trudeau s’entête à aller de l’avant avec ce projet pendant que d’autres dossiers prioritaires demeurent dans l’ombre. « Taxer la marijuana, c’est tout un projet de société ça ! […] C’est une bêtise absolue », a ironisé M. Deltell rappelant que pendant ce temps, les dossiers du bois d’oeuvre et du déficit continuaient à s’embourber.
« Il y a tellement de problèmes à régler et, pendant la prochaine année, on va parler de légaliser la marijuana. Tout le monde, au niveau médical et policier, est contre ça, les provinces ne comprennent pas et ça, ça va être notre enjeu de société ? Je ne comprends pas », ajoute Pierre Paul-hus.
FINANCES PUBLIQUES
La question des finances publiques et du déficit inquiète également le Parti conservateur, qui qualifie la méthode Trudeau « d’irresponsable ». Critiquant un déficit annuel « passé de 10 milliards à 30 milliards de dollars » ainsi qu’un retour à l’équilibre « prévu pour 2019 et repoussé à une date inconnue », les députés de l’opposition somment le ministre des Finances d’agir.
« Bill Morneau est un homme chevronné, qui a eu une belle carrière dans le privé. Mais si un de ses associés lui avait dit qu’il ferait un déficit important et qu’il n’avait aucune idée de quand il rééquilibrerait le budget, M. Morneau l’aurait sacré dehors à coups de pied dans le derrière. Mais là, parce que c’est le premier ministre, tout est beau ? C’est inacceptable », a tonné Gérard Deltell.
LE BOIS D’OEUVRE
Après 20 mois de gouvernement libéral, les députés Clarke, Deltell et Paul-hus ont également de la difficulté à concevoir que le dossier du bois d’oeuvre ne soit toujours pas réglé. Au moment où l’industrie envisageait une deuxième vague de droits compensateurs, les élus appelaient Justin Trudeau à régler le dossier en priorité « comme M. Harper l’avait fait lorsqu’il était au pouvoir ».
« Actuellement, on a un premier ministre plus préoccupé par les selfies et l’image que de régler les problèmes réels des Canadiens. Je lui en voudrai toujours de ne pas avoir saisi l’occasion extraordinaire qui se présentait à lui du fait de son amitié avec M. Obama et de n’avoir strictement rien réglé d’urgent », déplore M. Deltell.
« C’EST UN VÉRITABLE CORTÈGE DE PROBLÈMES QUE VA AMENER LA LÉGALISATION DE LA MARIJUANA. […] DÉSOLÉ, MAIS NOUS, ON N’EMBARQUE PAS LÀ-DEDANS. »
– Gérard Deltell, député conservateur