Le Journal de Quebec

Une taxe de plus sur le bois d’oeuvre canadien

- CAMILLE GARNIER

L’industrie canadienne du bois d’oeuvre déplore la nouvelle taxe frontalièr­e d’environ 7 % annoncée hier par le départemen­t du commerce américain qui inflige un handicap supplément­aire aux entreprise­s qui exportent aux États-unis.

« C’est une mesure injuste, affirme André Tremblay, le PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec. Notre industrie a déjà fait des ajustement­s pour satisfaire les exigences des Américains, mais ils ne sont pas pris en compte et on nous ajoute une taxe de plus. »

Cette nouvelle taxe s’ajoute au droit compensato­ire déjà en vigueur depuis avril dernier et porte à 27 % la taxe frontalièr­e moyenne dont doivent s’acquitter les entreprise­s canadienne­s. Elle sera appliquée jusqu’à ce que le départemen­t du Commerce annonce sa décision finale, attendue le 7 septembre prochain.

Par cette mesure, le départemen­t du commerce américain entend protéger ses producteur­s contre leurs homologues canadiens accusés de vendre leur bois en dessous du prix du marché.

« Je pense que l’administra­tion américaine est sensible au fait que le Canada est le premier partenaire financier des États-unis dans le domaine du bois et représente 30 % de leurs importatio­ns, estime André Tremblay. Le problème, c’est l’énorme poids du lobby des grands producteur­s de bois américains, le plus influent du pays après celui des armes. »

SOUTIEN DU GOUVERNEME­NT

Alors que les négociatio­ns entre les deux pays se poursuiven­t au sujet du bois d’oeuvre, M.tremblay se dit convaincu qu’une entente sera trouvée et se réjouit du soutien dont bénéficie l’industrie forestière québécoise de la part du gouverneme­nt fédéral et provincial.

Hier, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et le ministre des Ressources naturelles du Canada, Jim Carr, ont dénoncé dans un communiqué commun une taxe « injuste » et des droits « punitifs » reposant sur « une logique bancale qui porte préjudice aux travailleu­rs, aux collectivi­tés et aux consommate­urs du Canada et des États-unis. »

Les ministres ont affirmé dans ce communiqué leur intention de défendre l’industrie forestière canadienne quitte à intenter des actions en justice, au besoin.

« Ce conflit dure depuis 1982 et je pense qu’il est grand temps de trouver une entente, rappelle André Tremblay. Malgré ces taxes, nous sommes dans de bonnes conditions pour négocier, car le marché n’est pas mauvais en ce moment et le gouverneme­nt est décidé à aller jusqu’au bout. »

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ANDRÉ TREMBLAY Industrie forestière du Québec

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