Maux de tête et opportunités
Les propriétaires de centres commerciaux devront se redéfinir et se montrer créatifs, pense une spécialiste
La fermeture de magasins Sears, dont 14 au Québec, occasionnera de sérieux maux de tête et des remises en question pour plusieurs propriétaires de centres commerciaux.
« À court terme, ce n’est pas une bonne nouvelle. Certains centres commerciaux peinent encore à trouver des locataires pour les anciens Target », affirme le directeur principal au Groupe Altus, Jean-françois Grenier.
« Disons que ça pourrait être très compliqué pour certains propriétaires de centres commerciaux au cours des prochains mois. Il y aura beaucoup d’emplacements de libres », note l’associée spécialisée en commerce de détail du cabinet Richter, Marie-claude Frigon.
Dans cette première vague de fermeture annoncée la semaine dernière par Sears, le fonds de placement immobilier Cominar verra quatre de ses centres commerciaux touchés.
« On a un plan B. Ce n’est pas comme si on n’avait rien vu venir. On voit cela comme une opportunité », précise la porte-parole de Cominar, Caroline Lacroix.
Il faut dire que pour Cominar, la faillite canadienne du détaillant américain Target il y a plus de deux ans se fait toujours sentir.
À LA CROISÉE DES CHEMINS
Or, les deux spécialistes du commerce au détail interrogés par Le Journal sont d’avis que les centres commerciaux dits de banlieue (ou encore secondaires) sont maintenant à la croisée des chemins.
« Je crois que pour eux, c’est le bon moment de se redéfinir. Il y a beaucoup de défis. Ils devront se montrer créatifs pour créer une expérience dans leur établissement », pense Mme Frigon.
Aux prises avec d’importants pieds carrés non loués, certains centres commerciaux pourraient décider de se lancer dans de nouvelles avenues.
On pourrait ainsi voir apparaître de nouvelles foires alimentaires, des espaces à bureaux, des hôtels, des salles de théâtre et de divertissement, des cliniques médicales, des cinémas et des immeubles locatifs à la place de grands magasins vides.
« TRÈS BÉNÉFIQUE À MOYEN TERME »
« Je crois qu’à moyen terme, ce sera très bénéfique pour ces centres commerciaux qui devront créer des opportunités et de l’achalandage. Et ça ne passera pas nécessairement par le commerce au détail », estime M. Grenier.