Le Journal de Quebec

Le français au secondaire absent de la politique éducative

- DAPHNÉE DION-VIENS

Alors que le nombre de cégépiens faibles en français ne cesse d’augmenter, la politique sur la réussite éducative reste muette sur les objectifs et mesures à mettre en place pour améliorer la maîtrise du français chez les élèves du secondaire.

Le Journal rapportait hier que le nombre d’inscriptio­ns aux cours de mise à niveau en français au cégep ne cesse d’augmenter, la hausse étant de 8 % au cours de la dernière année.

DÉVOILÉE LA SEMAINE DERNIÈRE

La situation préoccupe l’associatio­n québécoise des professeur­s de français (AQPF), qui déplore que la politique sur la réussite éducative, dévoilée en grande pompe par le gouverneme­nt Couillard la semaine dernière, ne renferme aucun objectif ou mesure pour améliorer la situation au secondaire.

« Il n’y a rien sur la maîtrise de la langue au secondaire. On aurait vraiment souhaité quelque chose pour nos élèves qui vont poursuivre leur cheminemen­t au cégep et à l’université », affirme la présidente de L’AQPF, Marie-hélène Marcoux.

La politique renferme deux objectifs qui concernent la maîtrise de la langue française, soit d’augmenter à 90 % le taux de réussite à l’épreuve ministérie­lle d’écriture en quatrième année et d’augmenter de cinq points de pourcentag­e la part de la population adulte qui démontre des compétence­s élevées en littératie.

Mme Marcoux souligne par ailleurs qu’il est « totalement faux » d’affirmer que la grammaire et l’orthograph­e ne sont pas enseignées de façon systématiq­ue dans les écoles secondaire­s, comme l’indiquait un professeur de français au cégep dans nos pages hier.

APPRENDRE LE FRANÇAIS AU PRIMAIRE

De son côté, le ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, a affirmé hier que le français « ne s’apprend pas au secondaire », puisqu’« il devrait être acquis bien avant ».

« C’est la raison pour laquelle [...] j’ai toujours dit qu’il fallait travailler en littératie dès le jeune âge, c’est-à-dire dès les premières années préscolair­es, primaires, a-t-il ajouté. Dès la deuxième année terminée, pour moi, on devrait avoir acquis les bases de la langue maternelle. »

Au cabinet de la ministre de l’enseigneme­nt supérieur, Hélène David, on s’est contenté de rappeler, hier, que le dernier budget provincial prévoit un million $ supplément­aire pour améliorer la maîtrise du français des étudiants dans le réseau collégial.

–Avec la collaborat­ion de Patrick Bellerose

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SÉBASTIEN PROULX Ministre de l’éducation

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