Le Journal de Quebec

Querelle au sujet d’une rue privée à Charlesbou­rg

Des résidents dénoncent le manque d’écoute de la Ville

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Découragés, des résidents de Charlesbou­rg qui veulent céder leur rue privée à la Ville de Québec accusent les élus et fonctionna­ires de faire la sourde oreille à leurs revendicat­ions depuis 2008.

L’avenue Monette (autrefois Place Monette) est située au coeur d’un quartier résidentie­l, à la hauteur de la 64e Rue et de la 1re Avenue. La Ville entretient et déneige la majeure partie de cette artère. Le litige concerne uniquement le petit bout de rue qui mène à une poignée de jumelés.

Seuls les huit copropriét­aires de la rue y circulent en voiture. Cependant, des dizaines de résidents du quartier l’empruntent à pied, chaque jour, pour se rendre plus rapidement à l’arrêt d’autobus situé de l’autre côté de la 1re Avenue.

INCONTESTA­BLEMENT PUBLIC

En raison de cet usage quotidien, Étienne Giguère et Sonia Desbiens estiment que le caractère public de leur rue ne peut être contesté. Ils ont même proposé à la Ville de raccorder leur rue – qui se termine en cul-de-sac – à la 1re Avenue.

Réactivées en 2016, les discussion­s avec le conseiller du district Vincent Dufresne ont toutefois pris une tournure inattendue.

Convaincus, à tort, de l’intérêt de l’élu pour le projet, ils ont finalement reçu une lettre en mai les informant des procédures à suivre pour la municipali­sation d’une rue. Ils doivent notamment produire à leurs frais une étude de faisabilit­é coûteuse sans garantie de résultat.

AUCUN TRAITEMENT DE FAVEUR

« On a le sentiment de s’être fait mener en bateau », déplore M. Giguère qui paie déjà – comme ses voisins – 600 $/an pour l’entretien de la rue et pour une assurance responsabi­lité. « La Ville sait que la rue est très utilisée. Ça nous coûte de quoi pour assurer la sécurité des citoyens qui passent ici », ajoute Mme Desbiens.

Le conseiller Dufresne dit avoir guidé les citoyens dans cette démarche, mais se défend d’avoir promis quoi que ce soit.

La procédure est la même pour tous les propriétai­res de rues privées, et la Ville, dit-il, ne peut favoriser personne par souci d’équité. « Ils ont eu l’heure juste avec moi dès le départ. La décision relève du comité exécutif [mais] la Ville n’envisage pas d’ouvrir la rue parce qu’il n’y a aucun besoin là. Il y a des piétons, mais pas d’autos », a-t-il rétorqué.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Sonia Desbiens et Étienne Giguère veulent partager la facture avec la Ville, mais refusent de tout payer.

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