La tête du « gang de l’âge d’or » à l’ombre pour 10 ans et demi
Le septuagénaire a comploté pour faire importer 1200 kg de cocaïne
La tête dirigeante d’un réseau de trafiquants de cocaïne surnommé « le gang de l’âge d’or » a écopé hier de 10 ans et demi de pénitencier pour avoir tenté d’importer 1200 kg de cocaïne au pays.
« [Bruno Varin] était impliqué dans toutes les sphères du réseau, il s’occupait autant de l’importation que de la vente de stupéfiants, il ne faisait que ça », a expliqué à la cour Me Katerine Brabant de la Couronne, hier, au palais de justice de Montréal.
Varin, 70 ans, était particulièrement actif dans le Sud-ouest de Montréal. Cet « indépendant » dans le monde interlope avait sa propre cache de stupéfiants dans un entrepôt de l’arrondissement de Lasalle, et il a été vu là-bas à 76 reprises lors de l’enquête policière en 2013 et 2014. Car ce que Varin ignorait, c’était que les policiers avaient réussi à installer des caméras et des micros dans les locaux.
« La cocaïne était cachée dans une machine distributrice de bière, c’est lui qui se présentait le plus souvent dans cette cache, on le voit manipu- ler la drogue et évaluer sa qualité, a raconté Me Brabant au juge Thierry Nadon. À aucun moment il n’a été vu occuper un emploi légitime. »
MIAMI
À la Cour, les avocats ont expliqué que Varin s’approvisionnait de Miami, en Floride. Il employait des chauffeurs qui faisaient le trajet jusqu’à Burlington, dans le Vermont, pour ensuite traverser la frontière et déposer la drogue à Montréal.
Il avait prévu d’importer 1200 kg de cocaïne à raison de 50 kg par semaine, mais il s’est fait arrêter avant d’avoir pu mettre tout son plan à exécution.
L’enquête policière a toutefois permis de démontrer qu’il avait déjà réussi à importer 50 kg de poudre blanche avant de se faire pincer.
Lors de perquisitions à ses domiciles, les policiers ont trouvé de la drogue, mais aussi de l’argent, des armes à feu et même des oeuvres d’art volées. Ces biens pourraient être confisqués par l’état, au terme d’une audition prévue en septembre prochain.
Lors de l’audience, Me Claude Olivier de la défense a indiqué que le plaidoyer de culpabilité de son client était le fruit des « mois et des mois de discussions ».
« SÉVÈRE »
« Tout a été pris en considération, les deux côtés sont satisfaits, a-t-il dit, notant entre autres l’âge et l’état de santé de Varin. C’est une sentence sévère et adéquate. »
Me Brabant a ajouté que même si la preuve était selon elle « accablante », le procès aurait pu durer plusieurs mois. En cette ère où l’arrêt Jordan sur les délais à la cour peut permettre à un accusé de s’en sortir sans être jugé, le plaidoyer de culpabilité devait être considéré, a-t-elle ajouté.
En tout, Varin a plaidé coupable à neuf accusations, dont de gangstérisme, de trafic de cocaïne et de complot. En contrepartie, toutes les accusations concernant son épouse ont été abandonnées.