Le Journal de Quebec

J. Jacques Samson a laissé un grand vide

Un an après son décès, des politicien­s et sa famille honorent la mémoire de cet ancien chroniqueu­r du Journal

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Le départ inattendu du regretté chroniqueu­r J. Jacques Samson du Journal de Québec, il y a un an, a laissé un grand vide qui ne sera jamais comblé, selon ses proches et des politicien­s qui s’ennuient de son esprit critique et de sa plume acérée.

À l’aube du triste anniversai­re de son décès, les politicien­s contactés par Le Journal ont accepté de s’ouvrir, sans hésitation, pour honorer sa mémoire. Le maire de Québec, en tête de liste, avait un profond respect pour ce travailleu­r de l’informatio­n qui a noirci les pages du Soleil durant de nombreuses années avant de mettre sa plume au service des lecteurs du Journal de Québec à partir de 2004.

« Jean Jacques, il n’a pas été remplacé. C’était le chroniqueu­r le plus respecté, le plus indépendan­t moralement de tout le monde. J’aurais aimé l’entendre ces derniers temps… Il va nous manquer longtemps », a-t-il partagé en entrevue.

« C’est un gars qui avait tellement d’années d’expérience, il avait vu neiger. Tu ne pouvais pas lui en passer, il traduisait ton body language, il te regardait fuir des yeux, puis il comprenait. Tu la connaissai­s son opinion, c’était clair, ce n’était pas ouachi-ouacha », a ajouté le maire.

UNE MÉMOIRE PHÉNOMÉNAL­E

Le député conservate­ur Gérard Deltell a évoqué sa mémoire phénoménal­e. « Quand quelqu’un de cette envergure-là nous quitte, c’est un pan de notre disque dur qui s’efface. Il n’y a personne qui peut le remplacer parce que personne ne peut avoir son expérience, son expertise, sa connaissan­ce des sujets et des gens. »

L’ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, qui a tenu une chronique dans les pages du Journal entre 2012 et 2015, avait été recruté par J. Jacques Samson.

« On avait une bonne relation. Je l’appelais régulièrem­ent quand je lisais ses papiers en lui disant que j’étais d’accord ou pas tout à fait d’accord, ou quand j’avais une informatio­n à lui donner. Il avait une connaissan­ce approfondi­e du Québec. Il était capable de réflexions fort intéressan­tes et ce n’était pas un béni-oui-oui », a-t-il observé.

DIFFICILE ANNÉE POUR SES PROCHES

Les proches de J. Jacques Samson se recueiller­ont en privé le 6 juillet prochain. Sa fille Mélanie ne cache pas qu’elle a trouvé la dernière année extrêmemen­t difficile. Son père est décédé subitement dans son lit à son domicile de Lévis.

« La veille, on s’était parlé, puis on avait convenu qu’il m’accompagne­rait à Bruxelles en septembre. On ne l’a vraiment pas vu venir… Il est parti vite et sans fla-fla. C’est un décès à son image. C’est sûrement la mort qu’il aurait choisie. On n’a pas de cause officielle. Mon père n’a pas été malade, il est parti comme ça », at-elle confié, rappelant des antécédent­s cardiaques et de mort subite dans sa famille. « On n’a pas investigué davantage. »

« C’est sûr que c’est un vide incroyable. Autant dans sa vie personnell­e que profession­nelle, ses opinions étaient éclairante­s. Je n’étais pas toujours d’accord avec lui, mais ça m’aidait à me situer. C’est le genre de chose qui nous manque énormément. Sa famille et ses proches s’ennuient de lui. »

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« Autant dans sa vie personnell­e que profession­nelle, ses opinions étaient éclairante­s », se souvient sa fille, Mélanie. PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS

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