Le Journal de Quebec

« De la bouette partout et une odeur de pourriture »

Daniel Gélinas se souvient très clairement du passage de Bérurier noir en 2004

- CÉDRIC BÉLANGER

Lorsqu’on demande à Daniel Gélinas de brasser ses souvenirs des dizaines de concerts qui ont été présentés sur les plaines d’abraham depuis qu’il a pris la tête du Festival d’été, en 2002, un nom lui revient immédiatem­ent en mémoire : Bérurier noir.

Pour une foule de raisons plus ou moins plaisantes, le spectacle du groupe punk anarchiste français, en 2004, demeure un des événements les plus marquants de l’histoire du FEQ.

Avant l’arrivée sur scène de Bérurier noir, un orage avait transformé les Plaines en champ de boue. Avec pour résultat que les amateurs de punk, galvanisés par les exhortatio­ns des membres d’un groupe qui assurait la première partie, ont commencé à lancer de la boue en direction des gens qui mangeaient bien au chaud dans les loges corporativ­es.

« J’en garde un souvenir très vif. Je me souviens de la façon dont ça s’est passé : quand l’orage est arrivé, la grêle, la tour et l’écran qui sont tombés, la pelouse qui a cédé, la bouette qui a commencé, l’évacuation de la loge corpo. Je peux te le raconter minute par minute », confie M. Gélinas.

« ON FAIT QUOI ? »

Le directeur général du FEQ se souvient surtout de la remise en état du terrain, qui ressemblai­t bien plus à un champ de ruines qu’au site de grands spectacles quand la foule et les Bérus sont partis.

« Après le show, on regardait le terrain et on se disait : ben voyons donc, il y a Wyclef Jean demain soir, on fait quoi ? Tout était noir. Il y avait de la bouette à la grandeur et une odeur de pourriture se dégageait des lieux. »

Après une nuit blanche, toute l’équipe s’est réunie sur les Plaines à 5 h 30 le lendemain matin et a examiné les options pour redonner du lustre au site.

« On a appelé un entreprene­ur, on a vidé toute la boue avec des “pépines” et on a rentré de la “garnotte”. À 17 h, la boue avait été ramassée par vingt-deux camions et on avait vingt camions de sable qu’on a étendu. Le soir, la températur­e était belle, les festivalie­rs étaient beaux alors que la veille, tout était sombre. La lumière était apparue », relate Daniel Gélinas.

SOUVENIRS DE PLUIE

Des Bérurier noir au Foo Fighters, la pluie aura souvent joué les trouble-fête au FEQ. Ce faisant, elle a contribué à créer des souvenirs indélébile­s dans la mémoire des festivalie­rs qui ont bravé les éléments pour voir leurs stars favorites.

Ne dit-on pas depuis cette fameuse tempête de pluie et de vent du 11 juillet 2015 que les Foo Fighters ont offert le meilleur show de quatre tounes de l’histoire du festival ?

« Quand tu regardes l’histoire du festival, la pluie est comme une actrice que tu ne veux pas avoir. Mais quand elle vient chez vous, elle fait tellement de merde que t’en parles encore 10 ans après », résume en souriant Daniel Gélinas.

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