Le Journal de Quebec

UN ADVERSAIRE DE PLUS POUR ALARIE-TARDIF

Le joueur du Rouge et Or doit composer avec le football et la fibrose kystique, dont est atteinte sa conjointe

- Roby St-gelais l Rstgelaisj­dq

À travers son rêve de jouer un jour chez les profession­nels, Vincent Alarie-tardif mène une autre quête à l’extérieur du terrain : celle de combattre la maladie. La conjointe du porteur de ballon du Rouge et Or de l’université Laval est atteinte de la fibrose kystique, un impondérab­le qui force le couple à voir la vie autrement.

Depuis trois ans, le footballeu­r et son amoureuse, Frédérique Fortin, ont appris à conjuguer la maladie avec leur vie quotidienn­e. Si la jeune femme de 23 ans considère que le degré des effets qu’elle subit est « moins sévère » que chez la plupart des personnes atteintes, cela ne l’empêche pas d’avoir le moral dans les talons par moments.

« Mon cas n’est pas le plus pire et je suis capable de ne pas trop me limiter dans mon quotidien, confie-t-elle dans une entrevue au Journal réalisée récemment en compagnie de son copain, à Chicoutimi, leur ville d’origine. Mais il reste que j’ai quand même des bas de temps en temps. Je n’ai pas besoin d’une hospitalis­ation pour que ça aille mal. L’énergie et la motivation sont parfois moins là. Ou parfois, c’est moi qui peux avoir peur. »

AIDE PRÉCIEUSE

Frédérique a appris à 16 ans qu’elle souffrait de cette maladie qui s’attaque à l’appareil digestif et aux poumons. Bien avant le début de sa relation avec le joueur du Rouge et Or. Quand les amoureux ont commencé à sortir ensemble, Alarie-tardif n’avait pas la moindre idée de ce qu’était la fibrose kystique.

« Je n’avais aucune idée c’était quoi, avouet-il. J’ai fait mes petites recherches et je lui ai demandé ce qui en était pour elle. Mais ça ne changeait pas la personne qu’elle était et les sentiments que j’avais pour elle. Oui, ça frappe. Mais en trois ans, notre rythme de vie est à peu près comme tout le monde. On s’adapte sur certaines choses, comme le fait qu’on mange moins gras. »

Étudiante en médecine à l’université Laval, elle peut compter sur un soutien indéfectib­le de son homme, qui a entrepris une campagne de financemen­t dans le but de faire avancer la recherche sur cette maladie. À ce jour, plus de 1000 $ ont été amassés et il reste encore 30 jours pour la collecte de dons.

« Dès le début, sa famille s’est impliquée, dit la Saguenéenn­e, qui a été hospitalis­ée deux fois pour des problèmes digestifs. J’ai eu beaucoup de support. Quand ça va moins bien, il est là. On a développé une certaine aisance à s’en parler. Moi, j’avais peur qu’il parte, et au final, quand le monde me voit, ça ne paraît pas. »

LEÇON DE COURAGE

Pour l’athlète de 24 ans, qui entamera sa dernière campagne dans l’uniforme lavallois à l’automne, son amoureuse est un exemple de résilience à qui il lève son chapeau chaque jour.

« C’est un modèle. Elle aurait pu tout abandonner et attendre que le Messie arrive. Elle n’a pas lâché, et de la voir, ça me motive dans la vie de tous les jours, affirme sans détour Alarie-tardif. Elle fait sa journée de 12 h à l’école. Pourquoi, de mon côté, si ça va mal, je ne me botterais pas le derrière ? »

La maladie n’a jamais freiné les projets du couple. Aujourd’hui, l’espérance de vie pour les gens atteints de FK a dépassé le seuil des 50 ans.

« Je vis vraiment au jour le jour et on ne peut pas décider ça, note l’étudiant en sciences de la consommati­on. Si on se contraint à tout, on ne fera rien dans la vie. À la place, j’ai décidé de l’épauler. »

« Quand on se met à parler [de l’espérance de vie], on tombe sur le football, qui est aussi dangereux, ajoute sa compagne. […] Des fois, ça pogne [la peur de mourir]. Quand il y a de gros cas qui sortent dans les médias, tu te vois un peu là-dedans, mais en parlant à Vincent, il me dit “mais toi, ce n’est pas pareil”. Depuis que je suis rentrée en médecine, j’ai fait un gros bout de chemin. »

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PHOTO ROBY ST-GELAIS Vincent Alarie-tardif et sa conjointe, Frédérique Fortin, ont appris à vivre avec la maladie qui a frappé cette jeune femme.
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