Les médecins ont une part de responsabilité, dit Couillard
Bond de 22 % des prescriptions d’opioïdes en trois ans
EDMONTON | Les médecins banalisent l’utilisation d’opioïdes dans le traitement de la douleur chronique, estime le premier ministre Philippe Couillard.
Le Journal rapportait hier que les prescriptions de ces puissants médicaments contre la douleur ont bondi de 22 % en seulement trois ans, mettant à risque les patients de créer une dépendance.
« Il y a, à mon avis, pas mal de prescriptions d’opioïdes qui se font pour des raisons qui ne me semblent pas toujours liées à l’évidence scientifique », a déclaré Philippe Couillard hier à la clôture du Conseil de la fédération, à Edmonton.
SURDOSES
Alors que le Collège des médecins tirait la sonnette d’alarme en entrevue avec Le Journal, Philippe Couillard l’invite plutôt à « regarder la propre responsabilité des professionnels de la santé dans la genèse de ce phénomène qui est très difficile et qu’on va bien sûr gérer ».
Québec étudie également la possibilité de modifier la Loi d’accès à l’information, comme le demandent les médecins et pharmaciens afin de partager leurs données et éviter qu’un utilisateur obtienne plusieurs prescriptions.
La crise de surdoses mortelles liées à la consommation récréative d’opioïdes qui secoue l’ouest du pays n’a pas encore frappé le Québec, mais le ministre Gaétan Barrette prépare un plan d’action au cas où ces drogues gagneraient en popularité dans la province, assure le premier ministre.
CANNABIS
Par ailleurs, les premiers ministres se sont entendus hier pour créer un Groupe de travail sur la légalisation du cannabis qui établira les priorités communes des provinces. Ils ont également soumis cinq préoccupations au gouvernement fédéral, dont l’application du Code de la sécurité routière, la taxation et les campagnes de sensibilisation.
L’hôte de la rencontre, la première ministre albertaine, Rachel Notley, a d’ailleurs affirmé que les provinces pourraient demander un report de l’entrée en vigueur de la légalisation si Ottawa ne répond pas adéquatement à leurs préoccupations.
Le premier ministre Justin Trudeau, qui commentait le dossier au même moment à Québec, a rappelé que son gouvernement a promis de légaliser la marijuana d’ici le 1er juillet 2018. « C’est ce que nous allons faire », a-t-il tranché.
– Avec Charles Lecavalier