Le Journal de Quebec

Gélinas a sauvé le FEQ d’une mort certaine, croit Labeaume

- STÉPHANIE MARTIN

Daniel Gélinas a réussi à maintenir en vie un Festival d’été menacé de mort dans la foulée du scandale de la prostituti­on juvénile, a révélé hier le maire Labeaume.

« Un temps fort que je retiens, c’est le moment où le Festival d’été a eu son existence dans la balance pendant quelques jours au moment où je suis devenu président, dans l’atmosphère de la crise de la prostituti­on juvénile », a laissé tomber le maire de Québec, Régis Labeaume, quelques minutes après l’annonce faite par Daniel Gélinas qu’il quittait son poste de directeur général de l’organisati­on.

« Je vais vous dire que cette semainelà, le Festival d’été de Québec a manqué mourir. »

En 2002, le président d’alors, François Houle, avait été accusé d’avoir eu des rapports sexuels avec une prostituée d’âge mineur. Il a par la suite été acquitté des charges qui pesaient sur lui.

COMMANDITA­IRES EN FUITE

Mais au moment des accusation­s, la tempête faisait rage et M. Labeaume, qui était vice-président, a été catapulté au poste de président. « Dans l’environnem­ent où on évoluait à l’époque, prenez n’importe quel commandita­ire privé, tu ne veux pas toucher à ça », a raconté M. Labeaume. Même ses propres enfants lui demandaien­t s’il était impliqué dans cette histoire.

« La nuit, le jour, les commandita­ires pouvaient appeler à tout moment, et on leur disait strictemen­t la vérité. La totale vérité. Et on les informait. Daniel et son équipe les informaien­t quasiment toutes les heures. On avait tous compris que sans commandita­ires, il n’y avait plus de Festival. Et ça inclut les gouverneme­nts parce que dites-vous que cette semaine-là, il y a des politicien­s qui auraient eu envie de tirer sur le bouchon. »

Daniel Gélinas et son équipe ont réussi à retenir les commandita­ires en leur promettant que le Festival n’était pas impliqué, a indiqué le maire.

Une grande victoire pour M. Gélinas, qui, de surcroît, avait choisi de prendre la direction de l’événement alors que « le Festival était sur une pente descendant­e », affirme le maire de Québec.

Régis Labeaume aurait préféré qu’il reste, mais il comprend et approuve la décision de M. Gélinas de tirer sa révérence. Il a vanté ses qualités de gestionnai­re qui a su instaurer une culture du succès et « de la créativité » au Festival d’été. « Il laisse une organisati­on en excellente santé financière. »

DU TRAVAIL EN RÉSERVE

Il compte bien lui confier du travail, des « mandats excitants », dès qu’il le pourra, balayant du revers de la main la volonté exprimée par M. Gélinas de prendre une pause et de faire du ski.

« Il va se tanner [de se reposer]. Quand il va revenir de son trip de ski – il va faire quoi? Un mois ou deux? –, on va se parler. J’ai déjà vécu ça. Quand tu as lu tous les livres que tu voulais lire et que tu ne joues pas au golf, à un moment donné, il faut que tu travailles. »

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