Gélinas a sauvé le FEQ d’une mort certaine, croit Labeaume
Daniel Gélinas a réussi à maintenir en vie un Festival d’été menacé de mort dans la foulée du scandale de la prostitution juvénile, a révélé hier le maire Labeaume.
« Un temps fort que je retiens, c’est le moment où le Festival d’été a eu son existence dans la balance pendant quelques jours au moment où je suis devenu président, dans l’atmosphère de la crise de la prostitution juvénile », a laissé tomber le maire de Québec, Régis Labeaume, quelques minutes après l’annonce faite par Daniel Gélinas qu’il quittait son poste de directeur général de l’organisation.
« Je vais vous dire que cette semainelà, le Festival d’été de Québec a manqué mourir. »
En 2002, le président d’alors, François Houle, avait été accusé d’avoir eu des rapports sexuels avec une prostituée d’âge mineur. Il a par la suite été acquitté des charges qui pesaient sur lui.
COMMANDITAIRES EN FUITE
Mais au moment des accusations, la tempête faisait rage et M. Labeaume, qui était vice-président, a été catapulté au poste de président. « Dans l’environnement où on évoluait à l’époque, prenez n’importe quel commanditaire privé, tu ne veux pas toucher à ça », a raconté M. Labeaume. Même ses propres enfants lui demandaient s’il était impliqué dans cette histoire.
« La nuit, le jour, les commanditaires pouvaient appeler à tout moment, et on leur disait strictement la vérité. La totale vérité. Et on les informait. Daniel et son équipe les informaient quasiment toutes les heures. On avait tous compris que sans commanditaires, il n’y avait plus de Festival. Et ça inclut les gouvernements parce que dites-vous que cette semaine-là, il y a des politiciens qui auraient eu envie de tirer sur le bouchon. »
Daniel Gélinas et son équipe ont réussi à retenir les commanditaires en leur promettant que le Festival n’était pas impliqué, a indiqué le maire.
Une grande victoire pour M. Gélinas, qui, de surcroît, avait choisi de prendre la direction de l’événement alors que « le Festival était sur une pente descendante », affirme le maire de Québec.
Régis Labeaume aurait préféré qu’il reste, mais il comprend et approuve la décision de M. Gélinas de tirer sa révérence. Il a vanté ses qualités de gestionnaire qui a su instaurer une culture du succès et « de la créativité » au Festival d’été. « Il laisse une organisation en excellente santé financière. »
DU TRAVAIL EN RÉSERVE
Il compte bien lui confier du travail, des « mandats excitants », dès qu’il le pourra, balayant du revers de la main la volonté exprimée par M. Gélinas de prendre une pause et de faire du ski.
« Il va se tanner [de se reposer]. Quand il va revenir de son trip de ski – il va faire quoi? Un mois ou deux? –, on va se parler. J’ai déjà vécu ça. Quand tu as lu tous les livres que tu voulais lire et que tu ne joues pas au golf, à un moment donné, il faut que tu travailles. »