L’attrait nippon
Plusieurs joueurs rêvent de décrocher un lucratif contrat dans ce pays asiatique
Le baseball indépendant nord-américain n’est pas une mine d’or pour les joueurs qui décident de s’accrocher à leur rêve de jouer dans les majeures, ni pour ceux qui s’accrochent simplement par amour du sport. Peu surprenant, donc, d’entendre de nombreux athlètes rêver à voix haute d’opportunités en Asie, particulièrement au Japon, où il y a beaucoup de feuillards à gagner.
Chez les Capitales de Québec, Karl Gélinas et Kalian Sams ne s’en cachent pas depuis un certain temps : l’objectif est d’attirer l’attention afin de décrocher un contrat payant pour quelques saisons dans la ligue professionnelle nipponne.
« Je me suis donné un objectif de 30 circuits cette année », avait déclaré Sams au début du mois de juillet, au cours d’une séquence extraordinaire où il avait frappé cinq longues balles en trois matchs, dont deux grands chelems. « Je veux être remarqué, je veux assurer de belles années à ma famille», avait-il ajouté, encouragé par ses performances de 2017.
Pas de doute, le voltigeur des Capitales a effectivement mis toutes les chances de son côté, se révélant être le meilleur frappeur de la Ligue Can-am, peut-être même du baseball professionnel indépendant en Amérique cette saison. Il compte déjà 21 circuits.
GÉLINAS NE GAGNE PAS
De son côté, Karl Gélinas ne cachait pas sa déception à la suite d’un autre départ de qualité dimanche dernier, où il n’a encore une fois pas été en mesure de décrocher la victoire.
« Je fais beaucoup de bonnes choses, mais je ne gagne pas. C’est difficile d’ajouter des victoires à ma fiche depuis deux ans, même quand je lance bien », expliquait le vétéran de huit saisons des Caps.
Son dossier n’est pas catastrophique depuis deux saisons (7-7 l’an dernier, 4-3 cette année). Tout de même, il ne montre pas de chiffres renversants.
Et là est une partie du problème pour lui. Les 30 circuits de Sams sont effectivement beaucoup plus vendeurs qu’une fiche de lanceur d’environ ,500, même s’il joue merveilleusement bien.
Gélinas n’a évidemment pas abordé la question du Japon à la suite de son dernier départ, mais il est clair que cette défaite de 3-1 aurait pu devenir une victoire, améliorer son dossier et, du coup, ses chances de faire tourner les têtes.
SCALABRINI COMPREND
S’il y a une chose de certaine, c’est que l’entraîneur Patrick Scalabrini n’est pas là pour mettre les bâtons dans les roues d’un joueur qui rêve du traitement royal asiatique.
« C’est tout à fait normal que les gars visent à améliorer leur sort. Je place ça dans la même catégorie que ceux qui veulent retourner dans le baseball affilié », a-t-il expliqué, citant Sams en exemple. « Il a un enfant, une famille et il est sur la “map ” du baseball international grâce à la Classique mondiale de l’hiver dernier. À chaque personne son rêve, je comprends ça totalement », a-t-il ajouté, conscient que la Can-am ne peut rivaliser avec les ponts d’or offerts à l’autre bout du monde.
« Parfois, ils veulent que ça arrive trop vite et ratent leur coup, mais les gars sont généralement assez professionnels pour bien agir », a conclu le gérant.