Une femme active
La vie d’irène Richard, 106 ans, se résume en deux mots : travail acharné.
Née à Saint-claude, dans les Cantons-de-l’est, elle a commencé très jeune à travailler à la ferme familiale, principalement à faire les foins (« des veilloches » pour employer ses termes) et à traire les vaches, jobs qu’elle détestait.
« Je n’aurais jamais marié un cultivateur, » affirme-t-elle.
En 1930, à l’âge de 19 ans, elle quitte Saint-claude pour travailler dans une fabrique de chaussures à Richmond. L’horaire y était fastidieux, soit du lundi au samedi de 7 h à 18 h.
« En plus de ça, on travaillait le premier mois sans paie, se souvient-elle. Si on faisait l’affaire, on nous gardait et c’est là seulement qu’ils commençaient à nous payer 3,50 $ par semaine. »
C’était bien peu pour la soixantaine d’heures qu’elle travaillait, surtout qu’elle devait remettre la moitié de son salaire à une tante qui l’hébergeait. Pour arrondir ses fins de mois, elle faisait donc de la couture après ses heures de travail.
INDÉPENDANTE
Mariée en 1936 et ayant déménagé à Montréal, elle continuera quand même de travailler comme couturière, même après la naissance de ses deux fils.
« Ça aurait été bien trop plate », affirme la centenaire qui assurait ainsi son indépendance.
« Quand on voulait quelque chose, on l’achetait, comme notre premier téléphone sitôt la guerre terminée, parce qu’on n’avait pas le droit durant la guerre. Ou notre premier frigidaire, un Roy pour remplacer la glacière, et ma première télévision au début des années 50 », dit-elle.
Toujours active aujourd’hui, celle qui a célébré ses 106 ans en décembre adore s’installer à la machine à coudre pour modifier ou ajuster des vêtements.