Tim Raines l’immortel
COOPERSTOWN, New York | On qualifie l’événement de la grande messe du baseball. Une fois par an, le Temple de la renommée accueille d’anciennes vedettes dans ses murs et, hier, ce fut au tour de Tim Raines de rejoindre les rangs des immortels, en compagnie de Jeff Bagwell, d’ivan « Pudge » Rodriguez, de John Schuerholz et de Bud Selig.
Les partisans des Expos (ils étaient plus d’un millier) à s’être déplacés jusqu’à Cooperstown pour célébrer ce grand événement dans la vie de celui qu’on surnommait « Rock » ont dû faire preuve de patience puisque Raines a été le dernier à prendre la parole, soit trois heures après le début des cérémonies tenues sous un soleil ardent.
La patience, Raines connaît ça lui aussi, ayant dû attendre sa 10e et dernière année d’admissibilité avant d’être élu au Temple.
Il a été accueilli chaleureusement par les amateurs qui ont scandé « Lets’s go Expos ! » à plusieurs reprises.
TRÈS NERVEUX
Raines a pris la peine de leur envoyer de brèves salutations en français avec un « Bonjour », après s’être excusé de ne pas être parvenu à apprendre la langue durant ses années passées à Montréal.
« J’étais très nerveux au début de mon allocution et les mots sortaient difficilement, a expliqué Raines en conférence de presse. Plus le grand jour approchait et plus j’étais nerveux. Je crois que je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit. »
L’IMPACT D’ANDRE DAWSON
Son discours était émotif et il a essuyé ses l armes à quelques occasions. Il a remercié les membres de sa famille (ses parents étaient sur place), plusieurs coéquipiers (surtout son grand ami Andre Dawson) ses entraîneurs et même les journalistes qui l’ont aidé à être élu au Temple de la renommée.
Comme on s’y attendait, c’est Dawson qui a présenté Raines à l’écran géant.
« Tim a accompli tout ce qu’on pouvait demander de la part d’un frappeur de premier rang, a-t-il rappelé. C’était un joueur électrisant. Dans le vestiaire, c’était celui qui gardait l’ambiance détendue avec sa bonne humeur contagieuse. Je l’ai toujours considéré comme mon petit frère. Il a été mon coéquipier préféré. »
Raines l’a remercié publiquement en rappelant, en riant, que Dawson avait refusé de lui accorder un autographe lors de leur première rencontre en 1977, à Daytona Beach !
Lors de la rencontre de presse, Raines a répété que Dawson a eu un impact majeur sur sa carrière. « Il fut le plus important de tous mes coéquipiers. J’adorais sa façon de jouer, a-t-il dit. Je ne sais pas quel genre de carrière j’aurais connue s’il n’avait pas été à mes côtés.
«Des joueurs comme Andre, Gary Carter et Steve Rogers m’ont enseigné comment me préparer en vue de chaque match. Le baseball était comme un terrain de jeu pour moi.»
SES DÉBUTS CONTRE NOLAN RYAN
Raines a l onguement parlé de ses débuts dans les ligues majeures avec les Expos, du retrait sur trois prises réussi par Nolan Ryan à ses dépens à sa première présence.
«J’étais convaincu qu’il s’agissait d’une quatrième balle. Je me dirigeais vers le premier coussin quand l’arbitre m’a dit que j’avais été retiré au bâton, que c’était Nolan Ryan au monticule. Ça m’a servi de leçon dès le départ.»
Raines aime bien rappeler le match inaugural de la saison 1981.
« J’étais nerveux, car je n’avais pas eu de succès lors de mes brefs rappels par les Expos lors des deux années
précédentes (un seul coup sûr en 20 présences au bâton). J’ai amorcé ce match avec un but sur balles pour ensuite voler le deuxième coussin et me rendre jusqu’au marbre lorsque le relais a abouti au champ centre. Tout a débloqué pour moi à ce moment-là, définissant le genre de joueur que j’allais être.
« Cette première présence au bâton de la saison 1981 m’a donné l’élan dont j’avais besoin. »
DES HUÉES POUR BUD SELIG
Comme on pouvait s’y attendre, l’ancien commissaire Bud Selig a eu droit à des huées bien senties de la part des partisans des Expos, qui ne lui ont pas pardonné le déménagement de la concession à Washington.
On a même vu des amateurs lui tourner carrément le dos pendant toute la durée de son long discours.