Elle s’exprime dans neuf langues
La jeune femme de 30 ans apprend beaucoup en écoutant des séries télévisées ou en faisant de la lecture
Diana Skaya parlait déjà six langues à l’âge de cinq ans. Dans sa vingtaine, au lieu de sortir avec ses amis, elle préférait écouter des téléséries en grec dans sa chambre pour apprendre… sa neuvième langue.
« Pour moi, c’est une passion, mais aussi une facilité. Il y a toute une culture qui vient avec une langue, c’est fascinant », explique la Montréalaise.
Originaire d’arménie, la jeune femme de 30 ans a eu toute jeune la piqûre pour les langues.
« À la maison, c’était l’arménien, le russe, et ma grand-mère me parlait seulement en polonais. Comme on voyageait souvent en Ukraine, j’ai aussi appris l’ukrainien. Les parents ont une grande part de responsabilité dans l’apprentissage des langues de leurs enfants », raconte celle dont la mère parle aussi sept langues.
4 LANGUES À 4 ANS
En arrivant à Montréal à 4 ans, elle parlait déjà ces quatre langues d’europe de l’est auxquelles se sont greffés l’anglais et le français à peine un an plus tard. L’espagnol est ensuite venu naturellement à l’adolescence au cours de voyages au Mexique et à Cuba, et ensuite l’arabe, à l’université, qu’elle a appris au terme de trois années d’apprentissage intense et difficile.
Elle a plus récemment commencé à apprendre le grec par elle-même lors d’un séjour de quatre mois en Grèce, où elle travaillait comme interprète. Pendant ses temps libres, elle préférait étudier la langue dans sa chambre d’hôtel au lieu de sortir avec ses amis le soir.
« J’ai acheté des livres de conversation, mais ma technique préférée est d’écouter des téléséries et des films à la télévision. Au début, c’est difficile, mais ça fonctionne, assure-t-elle, ajoutant que le grec est pour elle la plus belle langue.
Elle aimerait maintenant se mettre à l’hébreu, une langue notamment parlée en Israël qui l’attire depuis un moment.
LANGFEST
Mme Skaya enseigne l’anglais à temps partiel et travaille dans le domaine du cinéma.
Elle donnera d’ailleurs une conférence au Langfest de Montréal, qui a lieu du 25 au 27 août, à propos d’un docudrame qu’elle a écrit en trois langues et qui raconte l’histoire de son grand-père assassiné par le régime de Staline en Ukraine dans les années 1930.
L’un des organisateurs de l’événement, Joey Perugino, estime que Montréal est un lieu privilégié pour l’apprentissage des langues, vu la coexistence du français et de l’anglais, et la présence de nombreux immigrants. Lui-même polyglotte, il est en train d’apprendre sa sixième langue, le roumain.
Il a créé le Langfest pour partager sa passion et créer un forum pour les amateurs de langues.
« Quand tu commences à parler une nouvelle langue et à avoir des échanges avec quelqu’un, c’est un moment où tu te sens très très très heureux », lance M. Perugino, qui dit être « condamné » à apprendre des langues pour le reste de sa vie.
Bella, une prodige russe de 4 ans qui parle sept langues ainsi que Richard Simcott, qui en maîtrise environ 40, comptent aussi parmi les invités de marque au Langfest cette année.
« BEAUCOUP DE PERSONNES DISENT QU’IL NE FAUT PAS PARLER PLUSIEURS LANGUES AVEC LES ENFANTS, QUE CELA VA LES MÉLANGER. DANS MON CAS, CE N’EST CARRÉMENT PAS VRAI. » – Diana Skaya