Le titre mondial de champion de tir au poignet à sa portée
L’homme fort de 42 ans puise sa motivation dans les nombreuses épreuves vécues durant son enfance
TROIS-RIVIÈRES | Un Québécois de 42 ans s’entraîne plus fort que jamais avec pour seul espoir de devenir champion du monde de tir au poignet dans quelques semaines, un titre qui serait à sa portée.
« Cette année, je descends de catégorie, chez les 154 lb ; mes chances de revenir avec l’or sont excellentes, dit Alain Goyer, qui a remporté le titre canadien dans la catégorie des 171 lb. J’ai même engagé un entraîneur en nutrition pour m’aider dans cette épreuve. C’est une première, mais je pense y arriver. »
Depuis sa première compétition, en 2015, Alain Goyer n’a jamais arrêté de s’entraîner avec pour seul objectif de devenir le meilleur au monde dans sa discipline, le tir au poignet.
Lors de sa dernière participation aux Mondiaux, en 2016, l’homme d’origine haïtienne s’est démarqué, mais il a terminé au 11e rang. Les choses promettent d’être différentes cette année pour l’entraîneur du GYM Privé de Le Gardeur, selon le président de l’association les bras de fer du Québec (ABFQ), Marc-andré Campeau.
« Les chances d’alain de repartir avec le titre sont excellentes, mais il y a plusieurs facteurs qu’on ne peut pas contrôler, comme le tirage au sort. Ça peut avoir un impact important sur la victoire ou la défaite », a expliqué le président de L’ABFQ.
DISCIPLINE ET PASSION
Motivé à l’idée de faire partie des grands de son sport, Alain Goyer s’entraîne deux fois par jour : une séance de 45 minutes pour l’ensemble de ses groupes musculaires, puis un deuxième entraînement, consacré à la discipline du tir au poignet.
« C’est important d’être en excellente forme physique, tes jambes t’aident à pousser quand tu as besoin de tirer la main de ton adversaire. Certains combats peuvent s’étirer jusqu’à 35 secondes : ça prend une forme hallucinante à pleine puissance pendant autant de temps », a expliqué celui qui est père de quatre enfants âgés de 11 à 23 ans.
UNE ENFANCE DIFFICILE
Chaque fois que le Trifluvien s’approche d’une table de tir au poignet, il se remémore son adolescence pour puiser dans la colère qu’il a éprouvée. Battu, intimidé, victime de propos racistes, Alain Goyer a vécu un véritable enfer lorsqu’il demeurait à Beloeil, durant son adolescence. C’est toutefois ce qui l’a rendu si fort.
« Je ferme les yeux, je vais chercher toute la colère que j’ai mise dans un petit pot en dedans de moi, puis, au moment du combat, je laisse la haine sortir, je fusille mes adversaires du regard, je transpose toute cette colère dans mon bras pendant quelques secondes », a-t-il expliqué d’une voix calme.
À cinq semaines de la plus importante compétition de sa vie, Alain Goyer doit multiplier les efforts afin d’amasser les 3000 $ nécessaires pour participer au tournoi en Hongrie.
Il a même lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme Gofundme.