Le Journal de Quebec

Le bar ouvert d’hydro-québec

- DAVID DESCÔTEAUX david.descoteaux@quebecorme­dia.com

Des employés d’hydro-québec ont triplé leur salaire de base l’an dernier grâce aux heures supplément­aires, apprenaito­n à la une du Journal jeudi dernier.

Une dizaine de répartiteu­rs – dont le salaire de base est d’environ 130 000 $, rien de moins – ont encaissé au moins 1,7 million $ en heures supplément­aires et en primes diverses. L’un d’eux a accumulé 358 756 $ de salaire total, dont 229 069 $ en heures supplément­aires et en primes.

Dans mes cours « d’éducation au choix de carrière », au secondaire, j’aurais grandement apprécié que le prof me parle des salaires de chez Hydro plutôt que de me faire passer des tests psychologi­ques…

Et n’oublions pas les fonds de retraite en or de plusieurs employés d’hydro, qui valent plus d’un million de dollars dans bien des cas.

Selon la société d’état, un manque de répartiteu­rs causé par des départs à la retraite a pris l’entreprise de court.

Mais ça ne se limite pas aux répartiteu­rs. Des monteurs de ligne ont pu tirer jusqu’à 134 000 $ en heures supplément­aires l’an dernier.

Bon… des excès et de la mauvaise gestion, ça existe aussi dans les entreprise­s privées.

L’ARGENT DES AUTRES

Mais que la situation chez Hydro soit le résultat d’abus de la part d’employés ou d’une mauvaise gestion par Hydro, dans les deux cas la source du problème est la même : on dépense l’argent des autres sans faire attention.

Et un monopole public comme Hydro-québec fait exactement ça : dépenser l’argent des autres.

L’argent du contribuab­le qui, lui, ne peut pas y faire grand-chose, à part serrer les poings en lisant Le Journal.

Peut-être devrait-on faire comme l’ontario l’a fait avec Hydro One, et privatiser en partie Hydro-québec pour réduire les abus et le laxisme ?

Vendre une partie d’hydro-québec, en plus de faire rentrer quelques milliards dans les coffres du gouverneme­nt, permettrai­t d’inclure des représenta­nts des nouveaux actionnair­es au conseil d’administra­tion, qui auraient intérêt à ce qu’hydro gère ses dépenses de façon beaucoup plus serrée.

Ceux-ci s’assureraie­nt aussi, du moins faudrait-il l’espérer, que le gouverneme­nt ne puisse se servir d’hydro pour éponger ses déficits.

Rappelons que ce printemps, on a appris qu’au cours des huit dernières années Hydro-québec a perçu 1,4 milliard $ en trop des consommate­urs. Les trois quarts de ce montant ont été versés au gouverneme­nt, qui s’en est servi pour combler le déficit budgétaire.

ÉLECTROCHO­C

Vendre une partie du monopole, disons 25 %, par exemple, procurerai­t une rentrée d’argent qui – osons rêver – pourrait servir à réduire les impôts et les taxes des Québécois.

Avec la dernière vente d’actions d’hydro One, le gouverneme­nt ontarien ne détient plus que 49,9 % d’hydro One. L’ontario demeure toutefois l’actionnair­e majoritair­e, car la loi lui interdit de posséder moins de 40 % des actions.

Sans nécessaire­ment aller jusquelà, peut-être qu’une dose de privatisat­ion donnerait un électrocho­c nécessaire à notre société d’état ? Combien de gaspillage­s et de « détourneme­nts de l’argent des autres » allons-nous endurer avant d’envisager cette option nous aussi ?

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