Trump poursuit son escalade rhétorique, à lire
La tension a encore monté hier alors que Washington a menacé de faire tomber le régime nord-coréen
WASHINGTON | (AFP) Les ÉtatsUnis ont averti la Corée du Nord que la poursuite de ses ambitions nucléaires pourrait aboutir à la fin du régime de Kim Jong-un, au moment où Donald Trump poursuivait son escalade rhétorique en vantant la puissance nucléaire américaine.
Au l endemain des propos guerriers du président américain, qui a promis le « feu et la colère » au régime communiste, le chef du Pentagone Jim Mattis a appelé Pyongyang à arrêter sa course aux armes nucléaires, mettant en garde contre des décisions qui mèneraient « à la fin de son régime et à la destruction de son peuple ».
INQUIÉTUDES
« Les actions du régime de la RPDC seront à chaque fois largement surpassées par les nôtres et il perdrait toute course aux armements ou conflit qu’il déclencherait », a insisté l’ancien général des Marines, soulignant l’isolement grandissant de Pyongyang.
Sur la scène internationale, plusieurs pays ont exprimé leurs inquiétudes face au ton belliqueux adopté par le locataire de la Maison-blanche. L’allemagne a appelé toutes les parties « à la retenue ». La Chine, le seul véritable allié du régime nord-co- réen, a exhorté à éviter « les paroles et actions » susceptibles d’accroître la tension dans la péninsule.
Hier matin, le président américain a, d’un simple tweet, mis en avant l’arsenal nucléaire de son pays, assurant qu’il était « plus fort et plus puissant » que jamais.
Le ton du président contrastait avec celui de son secrétaire d’état, Rex Tillerson qui, depuis le territoire américain de Guam, au cours d’une escale prévue de longue date, a insisté sur le fait qu’il n’existait à ses yeux « aucune menace imminente ».
CALME À GUAM
Quelques heures auparavant, Pyongyang avait menacé de tirer des missiles sur cette petite île du Pacifique, d’une importance stratégique pour les États-unis.
« Je pense que les Américains peuvent dormir tranquillement et ne pas s’inquiéter de la rhétorique de ces derniers jours », a ajouté M. Tillerson.
Le calme régnait à Guam où les autorités, se voulant rassurantes, invitaient les habitants et les nombreux touristes à « se relaxer et à profiter du paradis ».
Cette île reculée de quelque 550 km2 est un avant-poste clé pour les forces américaines sur la route de l’asie (voir encadré).
Interrogée sur la succession de notes discordantes depuis 24 heures, Heather Nauert, porte-parole du département d’état, a assuré que les États-unis parlaient « d’une seule voix ». « Et d’ailleurs, le monde parle d’une seule voix », a-t-elle ajouté, évoquant le vote par le Conseil de sécurité de L’ONU de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.
Le pays reclus est désormais doté d’armes nucléaires susceptibles d’être embarquées sur des missiles balistiques, y compris des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), selon les conclusions d’un rapport achevé en juillet par l’agence américaine de renseignement militaire.