Un conducteur fonce sur des militaires en France
Un présumé terroriste blesse six personnes
LEVALLOIS-PERRET, France | (AFP) Une nouvelle attaque a visé les forces de sécurité françaises, hier, lorsqu’une voiture a fauché six soldats en patrouille dans la banlieue de Paris, avant d’être interceptée, après plusieurs heures, sur une autoroute du nord de la France, et son conducteur interpellé.
Le suspect, un Algérien de 36 ans, a été arrêté lors d’une interpellation « musclée » menée en début d’après-midi sur l’autoroute en direction de Calais, au niveau de la ville de Leulinghen-bernes, selon une source proche de l’enquête.
SUSPECT ARRÊTÉ
L’homme, blessé par balle alors qu’il tentait de s’échapper, a été hospitalisé. Cet étranger résidant dans la banlieue parisienne, en situation régulière, n’a jamais été condamné, selon une source judiciaire.
Quelque 300 policiers traquaient ce véhicule de location qui a pris la fuite après avoir foncé vers 7 heures, heure locale, sur un groupe de soldats déployés dans le cadre de l’opération antiterroriste Sentinelle, au centre de Levallois-perret (au nord-ouest de Paris), quatre jours après une tentative d’attaque contre d’autres militaires à la tour Eiffel.
Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête.
La France, qui participe à la coalition militaire internationale pour éradiquer le groupe État islamique (ÉI) en Irak et en Syrie, est particulièrement menacée par les groupes islamistes. Depuis janvier 2015, une vague d’attentats djihadistes, pour la plupart revendiqués par L’ÉI, a fait au total 239 morts. Les dernières ont tout particulièrement visé les forces de l’ordre sur des sites emblématiques.
Le président, Emmanuel Macron, a adressé, hier, sur Twitter, ses « félicitations aux forces de l’ordre qui ont appréhendé l’auteur de l’attaque », et a apporté son « soutien aux militaires attaqués dans le cadre de leur mission de protection ».
Trois des militaires ont été très légèrement blessés à Levallois-perret, les trois autres ont été plus grièvement atteints, mais leur état de santé « n’inspire plus d’inquiétude », selon le premier ministre, Edouard Philippe.
BANLIEUE COSSUE
L’attaque, dont les motivations restent inconnues, a eu lieu dans une banlieue cossue qui abrite plusieurs services phares de la lutte antiterroriste en France, notamment la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Elle s’est déroulée dans une rue piétonne, devant un immeuble de 12 étages au rez-de-chaussée, duquel les militaires disposent d’un local prêté par la mairie.
« Une voiture qui était dans le quartier est arrivée » vers le groupe de soldats, « elle roulait doucement, à 5 mètres à peu près des militaires, elle a accéléré de manière à pouvoir les percuter » a expliqué le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.
Selon M. Collomb, c’est la sixième fois que des militaires de l’opération Sentinelle, qui mobilise 7000 soldats en permanence sur le territoire national depuis les attentats de janvier 2015, sont pris pour cible.
Samedi soir, un homme a forcé le périmètre de la tour Eiffel, à Paris, gardé par des soldats de Sentinelle, puis sorti un couteau en criant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe), avant de se rendre sans résistance.