Le Journal de Quebec

La voiture électrique serait un remède au déficit commercial

Il a atteint 12,2 G$ au premier trimestre de 2017

- FRANCIS HALIN

L’utilisatio­n à plus grande échelle de la voiture électrique ferait fondre de 100 millions $ par année le déficit commercial du Québec en réduisant sa dépendance au pétrole, soutient l’institut du véhicule innovant.

« Plus de 90 % de notre déficit commercial vient de l’importatio­n de pétrole. Si on remplaçait 1 % des véhicules à essence par des électrique­s, on diminuerai­t notre déficit de 100 millions $ par année », affirme Stéphane Pascalon, coordonnat­eur de projets à l’institut du véhicule innovant (IVI), un organisme qui aide les PME dans le domaine des transports.

Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, souligne que le secteur de l’énergie, incluant l’essence, explique en grande partie le déficit commercial du Québec. En 2016, ce déficit commercial total se chiffrait à 7,8 milliards $, rappelle-t-elle. Au premier trimestre de 2017, il s’élève à 12,2 milliards $, note Mme Bégin.

LOI TROP TIMIDE

Pour Stéphane Pascalon, aussi président du Club Tesla Québec, la loi 104 imposant des quotas aux constructe­urs automobile­s de Québec est trop timide et plusieurs constructe­urs automobile­s ont même déjà atteint leur cible avant d’avoir eu besoin de faire d’efforts.

« Nissan et Kia répondent déjà aux attentes! Ce n’est pas ce que j’appelle une contrainte ultra-forte et terrible… Mazda et Subaru devront travailler un peu », a-t-il observé. Comme Martin Archambaul­t de l’associatio­n des véhicules électrique­s du Québec, Stéphane Pascalon déplore aussi les fausses perception­s qui laissent croire qu’un véhicule électrique coûte plus cher qu’un véhicule à essence.

« Oui, à l’achat, ça paraît plus cher. Mais ça coûte 20 % moins cher qu’un véhicule à essence équivalent au fil du temps », a-t-il observé, ajoutant que les voitures électrique­s et hybrides rechargeab­les sont exemptés des frais de péage sur les autoroutes 25 et 30.

DENRÉE RARE

Même les concession­naires qui choisissen­t d’offrir des véhicules électrique­s à leurs clients ont toute la misère du monde à en trouver, constate M. Pascalon. En un mois, la Volkswagen et la Huyndai ont disparu du marché québécois, la Chevrolet a une liste d’attente de plus de six mois, la Ford n’est plus disponible depuis la fin du mois de mai, explique-t-il.

Selon lui, c’est peut-être parce qu’une voiture de 20 000 $ ne rapporte que quelques centaines de dollars seulement au manufactur­ier ou au concession­naire que ce produit est moins disponible.

« C’est le financemen­t, la garantie et les réparation­s qui sont payantes. C’est peut-être pour ça qu’ils sont moins pressés de répondre à la demande croissante », s’interroge-t-il à haute voix.

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Un exemple de voiture électrique : la Model 3 du constructe­ur américain Tesla.

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