Migrants climatiques
Alors que nous débattons de l’accueil ou du refoulement des Haïtiens à nos frontières, plusieurs ont fait remarquer que le terme réfugié ne s’appliquait pas à cette population. Car, pour être réfugié, il faut fuir la persécution ou encore avoir un risque important de craindre pour sa vie si la personne est forcée de retourner dans son pays. Mais qu’arrive-t-il quand ces migrants fuient la famine, la sécheresse et les phénomènes climatiques extrêmes dus aux changements climatiques ? Sont-ils des réfugiés climatiques ?
CLIMATOSCEPTIQUE
C’est vrai que le terme réfugié fait référence à la Convention de Genève signé en 1951. À cette époque, la question des changements climatiques et les phénomènes extrêmes n’étaient pas à l’ordre des grands rassemblements des pays développés.
Aujourd’hui, les experts estiment que 85 % des phénomènes extrêmes sont liés aux changements climatiques. Les chiffres du Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR) indiquent aussi une augmentation de 60 % des risques d’être chassé de son territoire à cause de ces phénomènes. Et, selon les dernières estimations de L’ONU, ce sont 250 millions de réfugiés climatiques qui nous attendent d’ici 2050.
Bref, le Canada n’est donc pas au bout de ses peines devant la migration des populations. Au contraire, le phénomène risque de s’accentuer avec les années. D’autant plus que nos voisins du sud sont gouvernés par un président climatosceptique qui risque de faire augmenter la pression sur notre climat.
ÉCONOMIQUE OU CLIMATIQUE
Certes, il est difficile de déterminer les véritables raisons du départ d’une population migrante. Est-ce pour des raisons économiques ou climatiques ? La ligne est parfois très mince. La sécheresse ou les inondations entraînent des conséquences sur l’économie autant que sur la qualité de vie des individus. C’est probablement le prochain grand débat à régler dans les discussions sur les changements climatiques. Au-delà des énergies renouvelables, c’est une question de survie pour de nombreux peuples.