Le conducteur Harding fait face à la justice
Trois employés accusés pour le drame de Lac-mégantic
SHERBROOKE | Des citoyens de Lac-mégantic sont contents de voir enfin débuter le procès de trois responsables du train dont l’explosion a tué 47 personnes. Mais certains croient qu’ils ne sont que des boucs émissaires.
Le conducteur du train, Thomas Harding, le contrôleur ferroviaire pour la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), Richard Labrie, et son supérieur, Jean Demaître, sont accusés de négligence criminelle ayant causé 47 décès le 6 juillet 2013 à Lac-mégantic.
Le procès des trois hommes s’est ouvert hier avec le choix du jury.
FREINS À MAIN
Harding, 56 ans, aurait omis d’appliquer tous les freins à main sur le train stationné dans une pente à Nantes. Le véhicule fou a ensuite roulé pendant 12 km avant d’exploser à Lac-mégantic.
Le procès durera jusqu’au 21 décembre. La Couronne tentera de démontrer que le comportement des trois hommes constitue un écart marqué avec ce que d’autres personnes auraient fait dans la même situation.
Les trois accusés sont passibles d’une peine maximale d’emprisonnement à perpétuité.
Certains citoyens de Lac-mégantic estiment que les trois employés ont aussi été des victimes dans cette histoire et ils espèrent que le procès servira à améliorer la sécurité ferroviaire.
Le responsable de la Coalition des citoyens, engagé pour la sécurité ferroviaire, Robert Bellefleur, souhaite que le procès fasse office d’enquête publique.
« On souhaite que le procès fasse la lumière sur les négligences à partir du haut. [...] Ces employés sont des boucs émissaires. Ce sont aussi des victimes de la tragédie », poursuit-il.
Le maire suppléant de Lac-mégantic, Pierre Latulippe, espère surtout que l’industrie ferroviaire resserre davantage ses normes de sécurité.
« Le mal est fait. Je ne suis pas certain que l’issue du procès va changer grandchose », évalue-t-il.
JURY BILINGUE
Plus de 400 citoyens ont été convoqués au palais de justice de Sherbrooke hier et aujourd’hui pour la présélection du jury. Les 12 personnes retenues doivent être bilingues, car le procès se déroulera dans les deux langues officielles.
Les premiers témoins pourraient être entendus en octobre.