Le Journal de Quebec

Un départ pour éviter une fronde

« On est discipliné au Parti libéral, mais il y a des limites ! » confie un élu, confirmant le soulagemen­t général Robert Plouffe

- —Avec la collaborat­ion d’antoine Robitaille l Robertplou­ffe

Le départ de Jean-louis Dufresne, chef de cabinet du premier ministre, évitera qu’une fronde n’éclate contre le chef du gouverneme­nt au caucus libéral de Val-d’or, qui commence demain.

Après le cafouillag­e dans Louis-hébert, un geste était nécessaire pour faire baisser la pression. « On est discipliné au Parti libéral, mais il y a des limites ! [Dufresne] manquait totalement de respect envers le caucus ! » a confié un élu.

Le soupir de soulagemen­t semble généralisé. « C’est unanime là. Il n’y a personne qui dira : “On regrette amèrement son départ” », a confié un des nombreux élus libéraux que le Bureau d’enquête a joints hier.

M. Dufresne était reconnu pour son style « très direct » et son ton cassant : « Son type de gestion, c’était : “Prends ton trou et on t’appellera si on a besoin de toi” ! » soutient un élu.

« Déjà que le premier ministre Philippe Couillard est un homme plutôt froid, JeanLouis rajoutait une couche de glace », a illustré un ancien membre du personnel politique.

DÉPART SUBIT

Des sources font remarquer que le départ de M. Dufresne semble un geste subit puisqu’il y a sept jours à peine, il avait redistribu­é les tâches des membres du cabinet du premier ministre. « Il n’avait pas du tout le comporteme­nt d’un homme sur son départ, bien au contraire », insiste une source.

Sa rivale au cabinet, Johanne Whittom, avait été mutée au protocole au ministère des Relations internatio­nales.

De plus, dans cette réorganisa­tion, le porte-parole du premier ministre Harold Fortin héritait, comme on l’a appris hier, du dossier des relations internatio­nales.

Un autre ami et collaborat­eur proche du premier ministre, le secrétaire général Roberto Iglesias, doit revenir de congé de maladie la semaine prochaine. « Les trois forment un trio. Le trio aurait été réuni », fait-on remarquer.

LA GOUTTE

Pour plusieurs, le choix d’éric Tétrault comme candidat dans Louis-hébert a été l’élément de trop qui a conduit à sa démission.

« Jean-louis avait mis sa tête sur le billot pour la candidatur­e de Tétrault », dit un ancien employé d’un cabinet.

D’autres sont moins certains : « Je n’ai pas d’indication en ce sens […] J’entends “la goutte qui fait déborder le vase”… mais le vase était déjà plein ! Ce ne sont pas les raisons qui manquaient ! »

Chose certaine, dès le départ, l’accueil pour la candidatur­e de M. Tétrault a été difficile au parti. Elle « a tourné à la catastroph­e et ça brassait beaucoup au sein du Parti. Il fallait qu’il retire sa candidatur­e. Et M. Dufresne a payé ».

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