Record de drones près des prisons
Deux nouvelles personnes ont été arrêtées hier
Le nombre de drones aperçus autour des prisons du Québec a explosé depuis le mois d’avril, ce qui inquiète les agents correctionnels qui craignent l’introduction d’armes et de drogue de synthèse à l’intérieur des murs.
Les agents correctionnels ne savent plus où donner de la tête pour contrer le fléau de drones dans les espaces aériens des centres de détention du Québec.
Encore hier, une femme et un homme ont été arrêtés après avoir tenté de faire pénétrer des stupéfiants au Centre de détention de Québec avec un drone.
Le maître-chien du Service de police de la Ville de Québec a retrouvé un drone dissimulé dans le champ, à proximité du véhicule qui transportait des stupéfiants.
« Les policiers sont intervenus à la suite d’un appel du public », a expliqué Ann Mathieu, la porte-parole de la Sûreté du Québec.
PLEINE CROISSANCE
Lors des cinq derniers mois, près de 100 drones ont été observés à proximité des prisons du Québec. C’est pratiquement le même nombre que durant les 12 mois précédents, alors que 120 engins ont été répertoriés par les autorités entre avril 2016 et mars 2017.
Or, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels craint pour la sécurité de ses agents, mais aussi pour la population. « On voit que les drones sont capables d’amener des quantités importantes de matériel. Ça pourrait aller jusqu’à des armes. C’est aberrant, ce n’est pas nouveau. Au Ministère, on est en réaction au lieu d’être en prévention », a critiqué Mathieu Lavoie, le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels.
Depuis deux ans, le syndicat tente par tous les moyens de convaincre le gouvernement du Québec de trouver des solutions concrètes pour contrer les entrées de matières souvent illégales.
FLÉAU
Le ministère de la Sécurité publique se dit très préoccupé par le transport de marchandises illégales par drone dans les centres de détention.
« L’analyse des différentes technologies est complétée et nous avons identifié les plus prometteuses pour contrer ce phénomène », a expliqué Alexandra Paré, chef d’équipe au service des relations de presse du ministère de la Sécurité publique. Ce n’est pas seulement l’ajout de cours grillagées qui viendra à bout des drones, mais bien un ensemble d’éléments complémentaires, comme des fouilles de secteurs et l’ajout de caméras.
Les pénitenciers fédéraux sont aussi aux prises avec cette nouvelle mode. En juin dernier, deux individus avaient été arrêtés à la prison de Donnacona. Depuis, les détenus n’ont plus accès aux grandes cours extérieures en attendant de trouver une solution à ce problème récurrent. — Avec la collaboration
de Magalie Lapointe