Formations en prévision d’une crise d’opioïdes
La Santé publique et divers organismes travaillent à former des intervenants dans la région de Québec
Après l’ouest canadien et Montréal, voilà que Québec se prépare à son tour à une possible crise des opioïdes en formant des intervenants du milieu et des utilisateurs à l’administration de Naloxone, un antidote à la surdose d’opiacés.
Voyant l’ampleur que prenait la crise du fentanyl dans la grande région de Montréal, la Direction de la santé publique du CIUSSS Capitale-nationale a choisi d’agir rapidement. « Ce qui s’est passé à Montréal a permis de rapidement réactiver les mécanismes déjà en place. Nous avons rencontré les principaux partenaires au dossier, le 30 août, pour relancer les travaux sur les axes de surveillance et d’intervention », explique la Dre Nathanaëlle Thériault, médecin-conseil à la Direction.
UN ANTIDOTE DISTRIBUÉ
Parmi les mesures mises en place, la formation des intervenants à l’utilisation du Narcan, un antidote à la surdose d’opioïdes, est priorisée. Le vaporisateur de Naloxone vient en quelque sorte mater les symptômes de la surdose rapidement pour permettre à l’utilisateur d’être transporté à l’urgence avant un arrêt cardio-respiratoire complet.
À la Coopérative de solidarité SABSA, la formation a débuté cette semaine et s’adresse aux intervenants communautaires et aux consommateurs eux-mêmes.
« Ce sont surtout eux qui doivent être formés parce que ce sont eux qui se retrouvent dans le rôle du premier répondant lorsqu’une surdose survient en situation de consommation », fait remarquer Marie-christine Leclerc, infirmière clinicienne, ajoutant que les participants pourront ensuite avoir accès à du Narcan. « Ils pourront aller en chercher deux fioles en pharmacie, par la suite. »
LES AUTORITÉS AUX AGUETS
Même si la région de Québec n’a pas encore été frappée dans la même mesure que l’a été Montréal au cours des dernières semaines, la Santé publique demeure aux aguets. En plus de former divers milieux à l’utilisation du Narcan, les autorités rappellent qu’une ordonnance collective a été émise par le DSP, facilitant l’accès à l’antidote.
« C’est accessible sans prescription moyennant un coût, mais les consommateurs d’opioïdes peuvent y avoir accès par le régime d’assurance médicaments », précise Dre Thériault.
Du côté de la police de Québec, on confirme aussi être très attentif à la situation dans la région, surtout depuis les saisies effectuées l’année dernière. « Du fentanyl, il y en a eu à Québec par le passé, donc nous sommes très à l’affût de ce qui se passe. Nous sommes aussi en contact avec des corps de police qui ont su gérer des crises afin de partager leur expérience pour être plus outillés à faire face à ça », précise le porte-parole du SPVQ, David Poitras.