Le Journal de Quebec

Formations en prévision d’une crise d’opioïdes

La Santé publique et divers organismes travaillen­t à former des intervenan­ts dans la région de Québec

- PIERRE-PAUL BIRON

Après l’ouest canadien et Montréal, voilà que Québec se prépare à son tour à une possible crise des opioïdes en formant des intervenan­ts du milieu et des utilisateu­rs à l’administra­tion de Naloxone, un antidote à la surdose d’opiacés.

Voyant l’ampleur que prenait la crise du fentanyl dans la grande région de Montréal, la Direction de la santé publique du CIUSSS Capitale-nationale a choisi d’agir rapidement. « Ce qui s’est passé à Montréal a permis de rapidement réactiver les mécanismes déjà en place. Nous avons rencontré les principaux partenaire­s au dossier, le 30 août, pour relancer les travaux sur les axes de surveillan­ce et d’interventi­on », explique la Dre Nathanaëll­e Thériault, médecin-conseil à la Direction.

UN ANTIDOTE DISTRIBUÉ

Parmi les mesures mises en place, la formation des intervenan­ts à l’utilisatio­n du Narcan, un antidote à la surdose d’opioïdes, est priorisée. Le vaporisate­ur de Naloxone vient en quelque sorte mater les symptômes de la surdose rapidement pour permettre à l’utilisateu­r d’être transporté à l’urgence avant un arrêt cardio-respiratoi­re complet.

À la Coopérativ­e de solidarité SABSA, la formation a débuté cette semaine et s’adresse aux intervenan­ts communauta­ires et aux consommate­urs eux-mêmes.

« Ce sont surtout eux qui doivent être formés parce que ce sont eux qui se retrouvent dans le rôle du premier répondant lorsqu’une surdose survient en situation de consommati­on », fait remarquer Marie-christine Leclerc, infirmière clinicienn­e, ajoutant que les participan­ts pourront ensuite avoir accès à du Narcan. « Ils pourront aller en chercher deux fioles en pharmacie, par la suite. »

LES AUTORITÉS AUX AGUETS

Même si la région de Québec n’a pas encore été frappée dans la même mesure que l’a été Montréal au cours des dernières semaines, la Santé publique demeure aux aguets. En plus de former divers milieux à l’utilisatio­n du Narcan, les autorités rappellent qu’une ordonnance collective a été émise par le DSP, facilitant l’accès à l’antidote.

« C’est accessible sans prescripti­on moyennant un coût, mais les consommate­urs d’opioïdes peuvent y avoir accès par le régime d’assurance médicament­s », précise Dre Thériault.

Du côté de la police de Québec, on confirme aussi être très attentif à la situation dans la région, surtout depuis les saisies effectuées l’année dernière. « Du fentanyl, il y en a eu à Québec par le passé, donc nous sommes très à l’affût de ce qui se passe. Nous sommes aussi en contact avec des corps de police qui ont su gérer des crises afin de partager leur expérience pour être plus outillés à faire face à ça », précise le porte-parole du SPVQ, David Poitras.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNES La clinique SABSA a commencé à former des intervenan­ts cette semaine à l’administra­tion du Narcan, un vaporisate­ur nasal servant d’antidote à la surdose d’opioïdes.

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