Le Journal de Quebec

D’hier à aujourd’hui : des crédits d’impôt toujours pertinents pour soutenir nos secteurs d’avenir

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Beaucoup d’encre a coulé récemment au sujet des crédits d’impôt accordés par l’état québécois aux entreprise­s du multimédia. Cette mesure fiscale, nous l’avons mise en place ou soutenue tout au long de nos mandats respectifs et nous estimons qu’il est de notre devoir de faire valoir les arguments fondamenta­ux pour en évaluer le bien-fondé, d’hier à aujourd’hui.

LA CONCURRENC­E INTERNATIO­NALE

L’offre mondiale d’incitatifs s’est accrue de façon significat­ive, surtout lorsqu’il est question d’attirer des projets stratégiqu­es. Le processus d’appel d’offres lancé par Amazon constitue un autre fort bel exemple d’investisse­ment pour lequel de nombreuses villes se battront à coup d’incitatifs fiscaux.

Mais pourquoi investir autant ? Pour la bonne raison que les investisse­ments internatio­naux sont de puissants leviers de croissance économique.

Dans le Grand Montréal, les filiales étrangères ne représente­nt que 1 % des établissem­ents, mais contribuen­t à 10 % de l’emploi et 20 % du PIB. Les talents, les ressources et les technologi­es qu’elles font venir des quatre coins de la planète profitent à l’ensemble des PME locales.

LA CRÉATION D’EMPLOIS SPÉCIALISÉ­S

Pour assurer son développem­ent économique, le Grand Montréal doit cibler ses secteurs d’avenir. Grâce à cette approche, la métropole se classe aujourd’hui dans le top 5 mondial en jeux vidéo, en effets visuels, en intelligen­ce artificiel­le et en aérospatia­le.

Bien que plusieurs entreprise­s font face à des défis de recrutemen­t, on ne parle pas que de déplacemen­ts d’emplois ; au contraire, les crédits d’impôt favorisent la création nette d’emplois technologi­ques !

Des quelque 100 000 nouveaux emplois créés au Québec entre 2011 et 2016, plus de 12 % étaient concentrés dans le seul secteur des TI. C’est deux fois plus qu’au Massachuse­tts et trois fois plus qu’en Ontario et en Californie !

UN RETOUR SUR INVESTISSE­MENT

Les études produites dans le cadre de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise ont confirmé que les crédits d’impôt consentis par le gouverneme­nt du Québec génèrent des revenus supplément­aires pour l’état, en plus de revitalise­r certains quartiers, développer une culture de l’innovation et stimuler le rayonnemen­t internatio­nal. Les entreprise­s technologi­ques ont changé, en quelques années à peine, le visage économique de la métropole.

LES VRAIES SOLUTIONS

Nous devons cependant unir nos forces pour élargir notre bassin de main-d’oeuvre et assurer la relève en mettant en place de vraies solutions, comme la promotion des programmes de formation spécialisé­s et des diplômes universita­ires, l’attraction et la rétention des travailleu­rs et des étudiants internatio­naux, et l’intégratio­n des immigrants au marché du travail.

Soyons clairs. Les crédits d’impôt du Québec ne sont pas réservés exclusivem­ent aux entreprise­s étrangères. Vouloir les limiter aux entreprise­s locales nuirait à une petite économie comme celle du Québec, dont la croissance est fondamenta­lement reliée à son degré d’ouverture économique.

Au contraire, le gouverneme­nt du Québec devrait plutôt évaluer la possibilit­é d’élargir le périmètre des crédits d’impôt à d’autres secteurs à haute valeur ajoutée. C’est de cette façon que Montréal parviendra à se maintenir au sommet des métropoles les plus technologi­ques au monde ainsi qu’à renforcer tout l’écosystème sur lequel repose sa croissance économique. — Bernard Landry, Pauline

Marois, Michel Audet, Monique Jérôme-forget et

Raymond Bachand

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