Le Journal de Quebec

La mission du Conseil du statut de la femme demeure la même

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Si elle est ouverte à débattre de l’appellatio­n du Conseil du statut de la femme, la ministre responsabl­e de la Condition féminine ne compte pas toucher à la mission de l’organisati­on.

La nouvelle présidente Louise Cordeau évoquait en nos pages dimanche la possibilit­é de modifier l’appellatio­n du Conseil du statut de la femme (CSF) afin de mieux refléter l’évolution de la société. Mme Cordeau soutenait alors que l’égalité de droits était « presque acquise » et que le travail devait se faire sur la question de l’égalité de « fait ».

« TRAHISON »

Ces déclaratio­ns ont causé une petite commotion dans le milieu féministe. Pour la Fédération des femmes du Québec, les propos de Mme Cordeau illustrent qu’elle est « extrêmemen­t mal placée » pour diriger le CSF. L’organisati­on Pour le droit des femmes du Québec qualifie quant à elle de « trahison » un éventuel changement de nom.

De son côté, le Parti québécois craignait qu’une nouvelle appellatio­n soit synonyme de nouvelle mission pour l’organisati­on. « Il n’a jamais été question de revoir ni le nom ni la mission du Conseil du statut de la femme », a précisé la ministre Lise Thériault, qui exclut aussi la possibilit­é de l’abolir.

SAIN DE POSER LA QUESTION

La ministre se dit toutefois ouverte aux discussion­s qui pourraient découler de l’idée lancée « à brûle-pourpoint » par Mme Cordeau. « C’est sain d’avoir des débats dans une société démocratiq­ue. C’est sain qu’on pose la question », a-t-elle commenté.

« Le rôle du CSF, c’est de se questionne­r, de susciter des débats, de parler des enjeux, de discuter de la place des femmes. À mon avis, la présidente a tout simplement émis une hypothèse que oui, ça pourrait être pertinent de regarder le nom du Conseil du statut de la femme », a-t-elle ajouté.

La ministre Thériault a par ailleurs réitéré sa confiance en Mme Cordeau. La présidente du CSF bénéficie aussi de l’appui de Christine St-pierre, même si l’ancienne ministre responsabl­e de la Condition féminine s’est dite « choquée » par ses propos.

« Je ne crois pas que c’est un fait que l’égalité entre les hommes et les femmes est presque atteinte […] Ça, je ne suis pas d’accord avec ça », a-t-elle lancé, bien que la déclaratio­n de Mme Cordeau faisait état de l’égalité de droits et non pas de l’égalité homme-femme dans son ensemble.

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