La mission du Conseil du statut de la femme demeure la même
Si elle est ouverte à débattre de l’appellation du Conseil du statut de la femme, la ministre responsable de la Condition féminine ne compte pas toucher à la mission de l’organisation.
La nouvelle présidente Louise Cordeau évoquait en nos pages dimanche la possibilité de modifier l’appellation du Conseil du statut de la femme (CSF) afin de mieux refléter l’évolution de la société. Mme Cordeau soutenait alors que l’égalité de droits était « presque acquise » et que le travail devait se faire sur la question de l’égalité de « fait ».
« TRAHISON »
Ces déclarations ont causé une petite commotion dans le milieu féministe. Pour la Fédération des femmes du Québec, les propos de Mme Cordeau illustrent qu’elle est « extrêmement mal placée » pour diriger le CSF. L’organisation Pour le droit des femmes du Québec qualifie quant à elle de « trahison » un éventuel changement de nom.
De son côté, le Parti québécois craignait qu’une nouvelle appellation soit synonyme de nouvelle mission pour l’organisation. « Il n’a jamais été question de revoir ni le nom ni la mission du Conseil du statut de la femme », a précisé la ministre Lise Thériault, qui exclut aussi la possibilité de l’abolir.
SAIN DE POSER LA QUESTION
La ministre se dit toutefois ouverte aux discussions qui pourraient découler de l’idée lancée « à brûle-pourpoint » par Mme Cordeau. « C’est sain d’avoir des débats dans une société démocratique. C’est sain qu’on pose la question », a-t-elle commenté.
« Le rôle du CSF, c’est de se questionner, de susciter des débats, de parler des enjeux, de discuter de la place des femmes. À mon avis, la présidente a tout simplement émis une hypothèse que oui, ça pourrait être pertinent de regarder le nom du Conseil du statut de la femme », a-t-elle ajouté.
La ministre Thériault a par ailleurs réitéré sa confiance en Mme Cordeau. La présidente du CSF bénéficie aussi de l’appui de Christine St-pierre, même si l’ancienne ministre responsable de la Condition féminine s’est dite « choquée » par ses propos.
« Je ne crois pas que c’est un fait que l’égalité entre les hommes et les femmes est presque atteinte […] Ça, je ne suis pas d’accord avec ça », a-t-elle lancé, bien que la déclaration de Mme Cordeau faisait état de l’égalité de droits et non pas de l’égalité homme-femme dans son ensemble.