Le Journal de Quebec

Entrer en forêt de noirceur ou au lever du jour?

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À la chasse à l’orignal, un mauvais choix peut souvent faire la différence entre le succès et l’échec. Certains chasseurs disent qu’il est préférable d’entrer de noirceur sur son territoire alors que d’autres aiment mieux attendre le lever du jour pour être capables de distinguer une bête.

Voilà sans aucun doute un des sujets de discussion les plus répandus dans les groupes de chasseurs. Pour avoir une idée de comment les choses peuvent se passer, j’ai discuté avec quatre chasseurs expériment­és.

« Personnell­ement, et je demande la même chose à mes compagnons de chasse, j’entre en forêt à la clarté parce que, très souvent, les orignaux sont en bordure des routes lorsque le jour se lève, souligne Alain Cossette, de Saint-augustin. Si on entre à la noirceur, juste avant le lever du jour, on risque plus de les déranger et de ne pas les revoir. À chaque fois qu’un des membres du groupe n’a pas respecté la consigne, on a manqué notre chasse. »

Un grand chasseur de la Gaspésie, Yvan Théberge, avait le même discours. « Je me suis fait jouer assez de mauvais tours en tentant de me rendre à ma cache à la noirceur qu’aujourd’hui, j’attends de voir ce que je fais avant de m’aventurer sur le territoire de chasse. »

DEUX AUTRES POSITIONS

Pour Daniel Parent, de Sainte-brigitte-de-laval, il n’est pas question d’entrer de noirceur sur son site de chasse. « Tout ce que l’on arrive à faire en agissant de la sorte, c’est de les déranger, ce qui les rend très méfiants. Mieux vaut attendre d’avoir de la visibilité pour entrer sur son terrain de chasse. Si jamais il faut se rendre à la limite de son territoire pour ne pas déranger d’autres chasseurs, la meilleure chose à faire, selon moi, c’est de descendre de voiture et d’écouter. Il arrive souvent qu’on puisse les entendre alors qu’ils se déplacent ou encore lorsqu’ils se parlent dans le temps du rut. »

De son côté, Sylvain Boucher, de Charlesbou­rg, opte pour deux plans de match.

« Si mon site d’affût est facilement accessible et que je peux m’y rendre sans faire de bruit, je vais m’y rendre de noirceur afin d’être aux premières loges lorsque le jour se lèvera. Par contre, si je ne suis pas certain, je vais attendre la levée du jour et me rendre sur place en marchant tranquille­ment. Tout en circulant, je vais casser quelques branches, ce qui rendra les orignaux moins méfiants s’il y en a tout près. »

CHASSER TOUTE LA JOURNÉE

Personnell­ement, je suis partisan du principe d’attendre de voir ce qui se passe autour de moi avant d’entrer en forêt. L’orignal n’aime pas les bruits qu’il ne connaît pas. Il ne possède pas une très bonne vue. Ses oreilles sont sa meilleure source d’informatio­ns pour savoir ce qui se passe autour de lui. Il vaut mieux le voir avant qu’il ne nous ait découverts.

Un autre point sur lequel je ne suis pas d’accord avec plusieurs chasseurs, c’est l’idée selon laquelle il faut concentrer ses efforts uniquement aux premières heures du matin ou en fin de journée. Je suis plutôt un adepte de la chasse durant toute la journée, surtout si je chasse durant la période du rut. Les orignaux sont moins méfiants et se promènent durant toute la journée. Plus on est sur le terrain, plus on augmente nos chances de faire une bonne chasse.

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PHOTO JULIEN CABANA Même s’il est très imposant, l’orignal choisira souvent de fuir s’il est dérangé.

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