Contredit deux fois, Legault persiste et signe
Un gazouillis du chef de la CAQ sème la discorde
François Legault persiste et signe après avoir été critiqué pour avoir révélé le contenu d’une conversation privée et déformé les propos de la première ministre de l’ontario Kathleen Wynne.
La CAQ affirme, malgré le démenti de Mme Wynne, que cette dernière s’est montrée « ouverte » à son plan de « Baie-james du 21e siècle ». Ce plan vise à construire des barrages hydroélectriques et à exporter une grande quantité d’électricité en Ontario. Le bureau de M. Legault a même indiqué que Mme Wynne « s’était dite d’accord pour poursuivre les échanges sur le projet » dans une communication écrite.
CONFLIT DIPLOMATIQUE
La première ministre de l’ontario, qui avait déjà nié une première fois, a dû démentir à nouveau. « J’avais deux assistants avec moi. Je suis ouverte à des conversations, mais je n’ai pas pris d’engagement. J’ai même mis en question l’efficacité et posé des questions sur les problèmes environnementaux du projet qui m’a été présenté », a indiqué Mme Wynne hier lors d’un point de presse en marge d’un Conseil des ministres conjoint entre le Québec et l’ontario.
« Ce n’est tout simplement pas vrai que j’étais ouverte à un plan », a-t-elle lancé.
Ce conflit diplomatique découle d’un message de François Legault publié sur les réseaux sociaux (voir photo) à la suite d’une rencontre avec Mme Wynne jeudi où il lui a fait part de son projet économique. Il a ensuite écrit : « La première ministre de l’ontario est ouverte au plan de la CAQ de construire de nouveaux barrages pour exporter plus d’électricité en Ont[ario]. »
Cette dernière l’a rabroué hier matin : « Je n’ai pas dit ça […]. Je pense que ce n’est pas une bonne idée de dire quelque chose comme ça en public », a-t-elle lancé. Les adversaires de M. Legault n’ont pas tardé à le critiquer.
COMPORTEMENT « INQUIÉTANT »
Le premier ministre Philippe Couillard juge ce comportement « inquiétant ». « Ici, on a quelqu’un qui aspire à devenir chef de gouvernement qui a une conversation privée avec un autre chef de gouvernement, dont il dénature profondément le contenu », a-t-il déploré.
Le chef péquiste Jean-françois Lisée estime de son côté qu’il s’agit d’une « preuve de plus » que François Legault n’a pas ce qu’il faut pour être premier ministre.
« Legault-lagaffe frappe encore! Heureusement qu’il n’est pas premier ministre ! » a-t-il écrit sur les médias sociaux.
François Legault et son député Simon Jolin-barrette ont décliné la demande d’entrevue du Journal.
Mme Wynne était de passage jeudi à Québec pour ratifier formellement l’entente qui confirme que l’ontario rejoint le marché du carbone du Québec et de la Californie.