Le Journal de Quebec

New York, New York !

- MARIO DUMONT e Blogueur au Journal Économiste, animateur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com @mariodumon­t

Le passage de Justin Trudeau à New York cette semaine relève plus de la célèbre chanson de Sinatra que de la politique. Puissant en images, faible en contenu. Son discours devant l’assemblée générale des Nations unies a cependant repoussé les limites du vide en évitant essentiell­ement toutes les grandes questions de l’heure.

Commençons le résumé de son périple par les moments de gloire. Au Forum Bloomberg, devant une élite économique, notre premier ministre s’est présenté avec des chaussette­s au motif de Chewbacca, le personnage poilu de Star Wars. L’histoire a fait le tour du monde.

J’ai vu des articles accompagné­s de sa photo avec ces beaux bas dans toutes les langues incluant certaines que je n’arrive pas à reconnaîtr­e. Partout on s’émerveille de voir à quel point le premier ministre canadien est cool ! Les maniaques de Star Wars le voient comme un génie, les autres le décrivent comme un audacieux à la mode.

Qu’a-t-il dit déjà dans ce forum économique ? Bof.

ROCK STAR

Puis il a été accueilli au Madison Square Garden par des milliers de jeunes en délire. Présenté comme une rock star ou comme Carey Price au Centre Bell, il a fait son entrée sur la scène dans un spectacle son et lumière sous les applaudiss­ements nourris de la foule. Pas mal pour un politicien en 2017.

Puis vint l’objet principal de son passage en sol new-yorkais, son allocution à L’ONU. Il prononçait ce discours au moment où la planète est aux prises avec des enjeux majeurs, où des régions du monde vivent de grandes tensions.

Personne n’a su où se positionne le Canada par rapport aux sujets chauds. Kim Jong-un qui menace avec ses missiles, on en fait quoi ? On lui envoie Chewbacca dans son vaisseau de Star Wars ? Silence radio du côté canadien.

Un mot sur les dérapages du gouverneme­nt espagnol face au référendum catalan ? Non. Il y avait pourtant quelques formules diplomatiq­ues à exprimer en s’appuyant sur l’expérience canadienne. Mais Justin ne veut pas déplaire.

LE SAUVEUR

Plus du deux tiers de son allocution a porté sur des questions autochtone­s, complèteme­nt internes au Canada. Le portrait qu’il a dressé de la situation est peu crédible. D’abord le passé : avant Justin Trudeau, le Canada a traité ses autochtone­s d’une façon horrible.

Avant Justin, le Canada fut une honte sur terre quant au sort réservé aux Premières Nations. Certes, il y a eu des erreurs historique­s et des scandales. Mais depuis quelques décennies, les gouverneme­nts ont multiplié les efforts de réparation. Souvent, les résultats n’ont pas été au rendez-vous, mais les efforts, incluant des efforts budgétaire­s, furent réels.

Mais que dire de Justin Trudeau qui parle du présent et de l’avenir ? Grâce à lui, tout serait maintenant sur la voie du rétablisse­ment. Parce qu’il y a nommé deux ministres plutôt qu’un ? C’est loin d’être acquis que tout ira bien pour les autochtone­s du Canada après Justin Trudeau. On verra.

En fait, son discours aux Nations unies n’était qu’une image… comme ses bas.

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Justin Trudeau s’est présenté avec des chaussette­s au motif de Chewbacca, le personnage poilu de Star Wars, comme quoi l’homme est puissant en images, mais faible en contenu.
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