Les racistes méconnus
On parle beaucoup de racisme depuis quelques mois au Québec. On le dit systémique. On le croit à la fois dominant et caché, tout-puissant et inavoué. Et naturellement, on traque les racistes. Le gros méchant « Blanc » persécuterait les groupes « racisés ». On connaît le jargon et la chanson.
Mais se pourrait-il que nos pseudo-antiracistes, qui croient avoir le monopole de la vertu et qui n’ont que le mot inclusion à la bouche, soient souvent des racistes qui s’ignorent ?
MÉCHANTS BLANCS !
On l’a encore vu cette semaine. Une photo s’est mise à circuler sur internet dans les réseaux qui ont milité pour une commission sur le racisme systémique.
Elle était tirée d’une récente émission de LCN. On y voyait Paul Laroque discuter avec Luc Lavoie et Bernard Drainville. Un bandeau indiquait qu’ils se questionnaient sur le racisme systémique, justement.
Dans la mouvance antiraciste, on s’est indigné. Quoi ? Trois Blancs se demandent ensemble si le racisme est systémique au Québec ? Scandale !
On l’aura compris, ce qui choquait nos antiracistes autoproclamés, c’était la couleur de la peau des débatteurs et leur origine. Leurs idées ? On s’en fiche.
Un « Blanc » serait-il d’accord avec l’antiracisme militant (et il y en a beaucoup), il serait encore trop blanc.
Ce qu’on inspecte, c’est le faciès. On veut discriminer selon ce critère. Il y a un mot pour ça : le racisme. Mais apparemment, c’est un racisme vertueux, puisqu’il vise les « Blancs ».
AUTOCRITIQUE
C’est la singularité de l’antiracisme, version 2017 : il réduit les individus à leur origine « raciale ». Il racialise les rapports sociaux. Il transforme l’individu en quota.
On est en droit de se demander si ceux qui poussent notre société vers le racisme ne sont pas finalement ceux qui prétendent le combattre.
Nos antiracistes militants devraient se soumettre à un exercice d’autocritique comme ils aiment en prescrire aux autres. Ils n’aimeront vraiment pas ce qu’ils découvriront.