Une victime a caché sa peine pendant quarante ans
Pendant 40 ans, la victime d’un homme accusé d’attentat à la pudeur et de grossière indécence a enfoui sa colère, caché sa peine et guéri l’enfant blessée en elle. Hier, lorsque le mot « coupable » est sorti de la bouche de l’un des membres du jury, la dame a dit avoir été « enfin » libérée.
Christiane Quessy n’a jamais eu honte de ce qu’elle a vécu, entre 1977 et 1983. Née en 1965, elle a perdu son père biologique alors qu’elle avait à peine un an.
À la fin des années 60, sa mère s’est remariée avec Gérald Durocher qui, sous ses airs de bon père de famille, a fait vivre l’horreur à la petite âgée d’à peine 12 ans. En 1977, alors qu’ils venaient de déménager dans la région de Montréal parce que Durocher avait eu une promotion comme chef pompier, Christiane a connu ses premiers attouchements, ses premières « visites nocturnes ».
PLAINTE
À plus d’une reprise, elle en a parlé à sa mère qui a choisi de ne pas la croire. Elle a donc enfoui son secret. Une lettre écrite par Durocher en 2012 a rouvert la boîte de Pandore et elle a décidé qu’il était temps pour elle de porter plainte.
Si elle a toujours su qu’elle disait la vérité, le fait de voir 12 personnes étrangères la soutenir et trancher sur la culpabilité de son père adoptif lui a fait le plus grand bien.
Lorsque le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Michel Bérubé, a demandé à ce que l’accusé soit incarcéré, Christiane Quessy est demeurée droite et fière.
Toutefois, lorsque Durocher est disparu de sa vue, elle a éclaté en sanglots tout en esquissant des sourires aux amies et à la famille venues la soutenir.