Le Journal de Quebec

Un huard à 85 cents US ?

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Eh oui ! Peu importe si le dollar monte ou descend, il y a toujours un bon côté et un mauvais côté aux fluctuatio­ns du huard.

Actuelleme­nt, il est en phase d’ascension en raison de la bonne croissance de l’économie canadienne et de la décision de la Banque du Canada de hausser graduellem­ent son taux directeur.

Qui profite actuelleme­nt de l’appréciati­on du dollar canadien ?

C’est évidemment une bonne nouvelle pour les hivernants ( snowbirds) qui s’apprêtent à passer l’hiver sous des cieux plus cléments qu’un Québec de froid et de neige. Même avantage pour les voyageurs québécois et canadiens qui se dirigent aux États-unis.

Ils sont d’autant chanceux que le dollar canadien devrait continuer de grimper au fil des prochains mois.

GROS BOND

Le service des études économique­s de Desjardins voit notre huard monter d’ici la fin de décembre jusqu’à 85 cents US. Il s’agit d’un gros bond par rapport au début du mois de mai, alors qu’il se négociait à 72,5 cents US.

En termes de conversion de taux de change, si la cible des 85 cents US est atteinte, il faudra « seulement » débourser (avant les frais de change) la somme de 1,1765 $ canadien par dollar américain, à comparer à 1,3794 $ le 5 mai dernier.

Si tel est le cas, notre huard se sera ainsi apprécié de 17,2 % en l’espace de sept mois.

Les snowbirds et voyageurs ne sont pas les seuls grands bénéficiai­res de la forte remontée de notre huard.

Il y a également tous les produits importés des États-unis qui s’avéreront moins dispendieu­x pour les consommate­urs canadiens. Même avantage concernant la machinerie que nos entreprise­s importent des États-unis.

L’ENVERS

Un dollar canadien fort génère évidemment son lot de facteurs négatifs.

Plus le dollar s’apprécie, plus cela risque de nuire à nos entreprise­s exportatri­ces.

Pour les Américains, l’appréciati­on du dollar canadien a pour conséquenc­e de faire bondir automatiqu­ement le coût des produits qu’ils importent du Canada. Nos produits deviennent donc moins compétitif­s pour le marché américain.

Par exemple, si on s’en tient à la seule hausse enregistré­e entre le début du mois de mai (0,725 cent US) et aujourd’hui (0,814 cent US), le prix des produits canadiens s’en trouve haussé de 12,3 % pour les importateu­rs américains.

Méchante claque pour la marge bénéficiai­re des Américains importateu­rs de produits canadiens.

Comme les Américains représente­nt le principal marché pour les exportateu­rs québécois et canadiens, il va sans dire que l’appréciati­on du huard aura un impact négatif.

Autre conséquenc­e d’un solide dollar canadien : les touristes américains vont y penser à deux fois avant de venir visiter le Québec ou les autres provinces.

À ne pas négliger également l’impact hautement négatif d’un dollar fort sur notre industrie cinématogr­aphique, le Québec et le Canada devenant moins attrayants pour les producteur­s de films américains.

On a beau offrir d’intéressan­ts avantages fiscaux, rien n’est « mieux » pour eux qu’un dollar canadien faible…

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