Le Journal de Quebec

5 ans pour un ancien infirmier qui droguait et agressait ses victimes

- KATHLEEN FRENETTE

Pour avoir pratiqueme­nt « anesthésié deux victimes en moins de trois mois » dans le but de les agresser sexuelleme­nt « de façon complète », un ancien infirmier a été condamné à une peine de cinq ans de détention.

Qualifié de « véritable prédateur sexuel » par le poursuivan­t, Me Michel Bérubé, Mohamed Doudou Traoré n’a eu aucune réaction lorsque le juge René de la Sablonnièr­e a laissé tomber la sentence qui lui était imposée.

Dans une décision écrite d’un peu moins de 20 pages, le magistrat a rappelé que c’est à leur insu que l’accusé versait dans les boissons alcoolisée­s des plaignante­s de la kétamine « afin d’obtenir des relations sexuelles sans leur consenteme­nt ».

EFFETS DÉCUPLÉS

Selon la preuve présentée au procès, une experte chimiste en toxicologi­e judiciaire avait expliqué que cette drogue n’avait « pas de goût, ni d’odeur et de couleur » et qu’elle pouvait faire effet « jusqu’à quatre heures ». Toutefois, consommée avec de l’alcool, ses effets pouvaient être décuplés.

« Sous prétexte d’entretenir des liens d’amitié avec ses victimes, l’accusé abuse de leur confiance et […] insiste pour qu’elles consomment ses préparatio­ns d’alcool afin de réaliser ses instincts les plus bas », a rappelé le président du tribunal.

Au surplus, lors de l’une de ses agressions, Doudou Traoré a transmis à l’une de ses victimes une maladie vénérienne puisqu’il n’utilisait pas de préservati­f.

« Il faut rappeler que l’accusé est un infirmier diplômé, mais que sa déviance fait ignorer volontaire­ment les risques pour la santé de ses victimes étant donné qu’il est atteint de la chlamydia », a ajouté le magistrat.

SAIGNEMENT­S ET DOULEURS

Concernant les conséquenc­es que les crimes ont eues sur les victimes, le juge a rappelé que l’une d’elles, dans sa déclaratio­n, a mentionné au tribunal qu’en plus d’avoir eu « des saignement­s au niveau du vagin » et des « douleurs à la vulve », elle devait aujourd’hui composer avec « de très nombreuses cicatrices » au niveau psychologi­que.

Pour ces raisons, « la peine infligée doit donc viser les objectifs de dénonciati­on et de dissuasion plutôt que la réinsertio­n sociale », a-t-il ajouté.

Comme l’avocate de Doudou Traoré, Me Marie-élaine Poulin, a déposé devant la cour un appel concernant une requête en arrêt des procédures qui avait été rejetée au début du procès, il se pourrait qu’elle étudie la possibilit­é de demander à cette même cour de remettre son client en liberté jusqu’à ce que la Cour d’appel statue sur sa requête.

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MOHAMED DOUDOU TRAORÉ Coupable

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