5 ans pour un ancien infirmier qui droguait et agressait ses victimes
Pour avoir pratiquement « anesthésié deux victimes en moins de trois mois » dans le but de les agresser sexuellement « de façon complète », un ancien infirmier a été condamné à une peine de cinq ans de détention.
Qualifié de « véritable prédateur sexuel » par le poursuivant, Me Michel Bérubé, Mohamed Doudou Traoré n’a eu aucune réaction lorsque le juge René de la Sablonnière a laissé tomber la sentence qui lui était imposée.
Dans une décision écrite d’un peu moins de 20 pages, le magistrat a rappelé que c’est à leur insu que l’accusé versait dans les boissons alcoolisées des plaignantes de la kétamine « afin d’obtenir des relations sexuelles sans leur consentement ».
EFFETS DÉCUPLÉS
Selon la preuve présentée au procès, une experte chimiste en toxicologie judiciaire avait expliqué que cette drogue n’avait « pas de goût, ni d’odeur et de couleur » et qu’elle pouvait faire effet « jusqu’à quatre heures ». Toutefois, consommée avec de l’alcool, ses effets pouvaient être décuplés.
« Sous prétexte d’entretenir des liens d’amitié avec ses victimes, l’accusé abuse de leur confiance et […] insiste pour qu’elles consomment ses préparations d’alcool afin de réaliser ses instincts les plus bas », a rappelé le président du tribunal.
Au surplus, lors de l’une de ses agressions, Doudou Traoré a transmis à l’une de ses victimes une maladie vénérienne puisqu’il n’utilisait pas de préservatif.
« Il faut rappeler que l’accusé est un infirmier diplômé, mais que sa déviance fait ignorer volontairement les risques pour la santé de ses victimes étant donné qu’il est atteint de la chlamydia », a ajouté le magistrat.
SAIGNEMENTS ET DOULEURS
Concernant les conséquences que les crimes ont eues sur les victimes, le juge a rappelé que l’une d’elles, dans sa déclaration, a mentionné au tribunal qu’en plus d’avoir eu « des saignements au niveau du vagin » et des « douleurs à la vulve », elle devait aujourd’hui composer avec « de très nombreuses cicatrices » au niveau psychologique.
Pour ces raisons, « la peine infligée doit donc viser les objectifs de dénonciation et de dissuasion plutôt que la réinsertion sociale », a-t-il ajouté.
Comme l’avocate de Doudou Traoré, Me Marie-élaine Poulin, a déposé devant la cour un appel concernant une requête en arrêt des procédures qui avait été rejetée au début du procès, il se pourrait qu’elle étudie la possibilité de demander à cette même cour de remettre son client en liberté jusqu’à ce que la Cour d’appel statue sur sa requête.