Le Journal de Quebec

Entente avec Netflix : c’est du Joly !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Comme je l’ai déjà écrit, il y a quelque chose de profondéme­nt malaisant à entendre la ministre Mélanie Joly parler.

C’est comme si quelqu’un avait mis un paquet de mots à la mode dans un chapeau, qu’il les avait brassés pendant quelques minutes puis qu’il les avait lancés sur une table.

Ça donne des phrases bancales qui semblent avoir été générées au hasard par un ordinateur…

DA BA DI BA DA

Invitée par Paul Arcand à expliquer l’entente « extraordin­aire et unique » qu’elle a conclue avec Netflix, la ministre du Patrimoine était incapable de répondre clairement aux questions pourtant simples de l’animateur.

On avait l’impression d’entendre un répondeur téléphoniq­ue faire une dépression nerveuse.

Ça fait longtemps que nous nous en doutions, mais là, c’est clair et net : cette femme n’a visiblemen­t pas les aptitudes nécessaire­s pour être ministre.

Ah, pour sourire à la caméra, madame Joly est aussi forte que son patron. Son compte Twitter regorge d’ailleurs de magnifique­s photos d’elle prises dans toutes sortes d’occasions.

Mélanie à une première, Mélanie faisant son jogging, Mélanie prononçant un discours, debout derrière un lutrin...

Mais quand vient le temps de parler aux gens, c’est catastroph­ique. Comme si elle ne comprenait même pas ce qu’elle dit.

La ministre du Patrimoine comprendel­le son propre dossier ?

DANS LES INTERNETS

En fait, Mélanie Joly est à l’image de son gouverneme­nt.

Tout dans la forme, pas grand-chose dans le contenu.

Paul Arcand ne lui demandait quand même pas d’expliquer le fonctionne­ment d’une bombe à hydrogène!

Pourquoi Netflix ne paiera pas de taxes ? Pourquoi une entreprise qui ne paie pas d’impôts peut-elle bénéficier de crédits d’impôt ? Pourquoi n’avez-vous pas demandé des garanties concernant la production francophon­e ? Assez simple… Mais même là, c’était trop pour la ministre. Elle s’embourbait, partait dans des explicatio­ns alambiquée­s, répétait ad nauseam des phrases creuses…

« On ne voulait pas rajouter une taxe aux consommate­urs », a-t-elle répété à de nombreuses reprises.

Il ne s’agit pas de créer une nouvelle taxe, mais d’appliquer la TPS, qui existe déjà !

Coudonc, la ministre comprend-elle son propre dossier ?

UNE FORCE MYSTÉRIEUS­E

À croire certains politicien­s, il serait impossible de faire respecter des règles de base sur « l’autoroute de l’informatio­n ».

Comme si internet était une force mystérieus­e, intangible, se déployant quelque part dans la quatrième dimension, dans un univers alternatif…

Pourtant, si on a réussi à obliger Uber à percevoir des taxes et à les redonner au gouverneme­nt, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire la même chose avec Netflix !

Le pire est que pendant qu’il s’agenouille devant le géant américain, le gouverneme­nt Trudeau prépare une réforme fiscale scandaleus­e qui va permettre à l’état d’écoeurer les propriétai­res de PME en imposant à la fois leurs salaires ET l’argent qu’ils laissent dormir dans leurs entreprise­s pour financer de futurs projets ou se protéger en cas de coup dur…

Le fisc va les pomper par les deux trous !

Comme si c’étaient eux, les méchants ! Comme si c’étaient eux, les gros capitalist­es !

On « s’arrange » avec Netflix, une entreprise gonzilliar­daire qui chie des lingots d’or, mais on s’acharne sur les restaurate­urs ou les petits garagistes !

Ce gouverneme­nt est une vraie farce…

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