Ça brasse au micro de Paul Arcand
OTTAWA | La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a passé un mauvais quart d’heure au micro de Paul Arcand sur les ondes du 98,5 FM à Montréal hier.
Elle était de passage en studio pour expliquer sa décision de ne pas soumettre Netflix au même cadre réglementaire que ses concurrents canadiens. La conversation s’est vite enflammée et l’animateur a même dit à plusieurs reprises que la ministre était « naïve » et « confuse ». Voici quelques extraits : Paul Arcand : « Vous n’avez négocié aucun investissement minimal de la part de Netflix en production francophone, zéro ? »
Mélanie Joly : « Je suis convaincue que, dans les prochaines semaines, il y aura des bonnes nouvelles de la part de Netflix. »
P.A. : « OK, ben, si vous le savez, ditesmoi combien ils vont investir sur 500 millions en français ? »
M.J. : « La stratégie de Netflix, c’est de s’assurer de pouvoir aller vers le marché européen en passant par le Québec [...] c’est de rentrer dans la francophonie en investissant dans le marché francophone canadien. » P.A. : « Vous croyez ça, sérieusement ? » M.J. : « C’est sûr que je le crois, parce que je l’ai entendu, c’est moi qui l’ai vendu. » ... P.A. : « Il ne faut pas être naïve non plus et signer des chèques en blanc à des multinationales américaines. »
M.J. : « S’il y a une chose que je ne suis pas, c’est naïve. »
P.A. : « Mais pourquoi vous n’avez pas demandé, justement, une garantie sur le pourcentage de la production [en français] ? »
M.J. : « La réalité, c’est que je n’ai pas de juridiction sur les plateformes numériques. »
P.A. : « Non, mais vous faites un deal, ce n’est pas une question de juridiction. » ... P.A. : « Le ministre québécois de la Culture dit que votre entente n’a pas de bon sens. »
M.J. : « Si le gouvernement du Québec veut imposer une TVQ sur Netflix, il peut le faire, il a tous les pouvoirs pour le faire. » ... P.A. : « Ce n’est pas une nouvelle taxe, c’est une taxe qui est imposée à l’ensemble des compagnies qui vendent des produits aux Québécois. Vous, vous avez décidé de faire une exception pour Netflix. »
M.J. : « Non, pas du tout, je n’ai [...] fait aucune exception [...] Monsieur Arcand, je suis désolée, je vais rétablir les faits. Les taxes sur toutes les plateformes numériques, présentement, Netflix ou non, ne s’appliquent pas, il n’y en a pas, donc [...]