Un psy coupable d’une relation « amicale »
L’homme a téléphoné à une ex-patiente 145 fois
Un psychologue de Rimouski a reconnu avoir eu une relation « amicale », incluant des accolades, avec une patiente vulnérable et suicidaire de 22 ans qui vivait un « transfert amoureux et érotique » envers lui.
Karim Benhsain avait plaidé coupable aux trois chefs déposés par l’ordre des psychologues du Québec (OPQ), en juillet dernier.
Hier, le syndic a demandé une radiation de trois mois. L’avocate du psychologue a suggéré une radiation d’une semaine ainsi qu’un cours de déontologie.
TRANSFERT AMOUREUX
On reproche à M. Benhsain d’avoir eu une relation personnelle avec une patiente de 22 ans, alors qu’il savait que celle-ci vivait un « transfert amoureux et érotique envers lui », indique la plainte.
La patiente, dont l’identité est protégée, a déposé une plainte à L’OPQ, en 2015.
« Je constate aujourd’hui l’étendue du dommage », a-t-elle écrit dans sa plainte.
En 2009, elle avait rencontré M. Benhsain pour une thérapie. Victime d’agression sexuelle dans son enfance, elle était aux prises avec un syndrome de stress post-traumatique et des idées suicidaires. En janvier 2014, la dame a de nouveau consulté M. Benhsain.
Ce dernier a reconnu lui avoir fait des accolades, et lui a tendu « la main pour que la cliente y dépose la sienne », lit-on dans la plainte. M. Benhsain avait mis fin à la thérapie en février 2014, mais avait accepté de la reprendre au mois de septembre suivant.
« Le court temps que le contact a duré, c’est la première fois que j’ai ressenti du désir pour quelqu’un », a écrit la patiente dans un courriel envoyé au psychologue.
273 APPELS
Selon le syndic, M. Benhsain a dit à la dame qu’elle était « attirante ».
En décembre 2014, ils ont mis fin à la thérapie. Or, dans les mois suivants, ils ont échangé 273 appels, dont 145 ont été initiés par M. Benhsain, d’après le syndic. Certains appels duraient plus d’une heure, et avaient lieu en pleine nuit.
Qualifiée d’« amicale » par M. Benhsain, la relation a duré jusqu’en juin 2015.
Sans antécédents disciplinaires, le psychologue n’a pas témoigné, hier.
Le syndic a qualifié le risque de récidive « d’omniprésent ». Le dossier a été pris en délibéré.